Cette maison paysanne est la plus répandue en Franche-Comté. Elle se caractérise par trois travées perpendiculaires au mur gouttereau, lisibles en façade par la typologie des ouvertures : la porte et les fenêtres d’habitation, la porte de grange et la porte d’écurie. Le volume, de base rectangulaire, n'est ni évidé, ni agrémenté d'ajouts.
Devant la maison, sur le mur gouttereau, un espace est laissé libre, protégé ou non par une avancée de toiture, c'est la cour agricole ou l'usoir (Illustration 5). Cet espace libre de travail et de stockage (fagots de bois, fumier, matériel, etc.) est aussi un lieu de séchage des panouilles de maïs par exemple. La maison est ainsi en recul de la rue, mais l'alignement avec ses voisines se fait dans la plupart des cas.
Illustration 5. La "cour agricole" ou usoir.
Ces fermes peuvent avoir différentes manières de s'implanter sur la voie, mais la plupart du temps, elles seront parallèles à la rue et placées de façon discontinue (Illustration 6).
Illustration 6. Plan le plus courant d'un village de fermes de polyculture.
Dans certains villages, ces fermes se regroupent (par 3 ou par 5 en général), le plan de ville est ainsi créé par des blocs de maisons. Ces maisons peuvent aussi être mitoyennes et ainsi former de longues rues. Parfois, ces villages suivent l'orientation d'un cours d'eau ou d'un ancien glacier, et n'ont alors qu'une seule rue, bordée de maisons, on les appelle des villages-rue, c'est le cas dans la Combe d'Ain, Jura (Illustration 7). Les cours sont ouvertes sur la rue, mais peuvent présenter des murs séparateurs entre chaque maison. La plupart du temps, ce sont des murs bas. Souvent les seules "respirations" dans de telles bandes sont les équipements (mairie, église, etc.).
Illustation 7. Plan d'un village-rue, exemple d'un village type de la Combe d'Ain.
Il n'est pas rare de trouver des fermes perpendiculaires à la rue, offrant ainsi une cour agricole entre l'avant de sa maison et le dos de sa voisine. Lorsque ces maisons se regroupent, le village semble offrir de nouvelles rues alors que l'espace ainsi créé est une propriété privée. Le paysage est tout de même très différent par rapport à une rue corridor.
Ci-dessous, une illustration de cette différence d'ambiances : à gauche un village-rue (Châtillon, Jura) et à droite un village où les fermes sont perpendiculaires à la voie (Villevieux, Bresse Jurassienne).
Les fermes de polyculture se caractérisent non pas seulement par leur bâti mais par ce qu'elles génèrent autour d'elles, ce qui sera présenté ici.
La ferme de polyculture s'implante sur une parcelle de taille moyenne, lui permettant d'avoir la maison, des annexes (bâtiments agricoles, pour les animaux, etc.), une cour agricole, un jardin vivrier et parfois un verger. Les champs sont souvent séparés de la maison, et obligatoirement quand il s'agit de villages. Les vergers sont alors regroupés en entrée de village dans beaucoup de cas. Dans le paysage, ils marquent les entrées (Nantey, Maynal, etc. pour le Jura). Ils sont aussi témoins de l'agrandissement des communes, lorsqu'ils se retrouvent happés en centre-ville, la périphérie les ayant dépassés (c'est le cas d'Annoire, Jura).
Illustration 8. Entrée de La Boissière, Petite Montagne, Jura.
La ferme bloc, regroupant l’ensemble des fonctions dans un même volume, ne présente aucune annexe, à l'exception de la ferme de polyculture de la Bresse Jurassienne (voir Département Jura : la ferme bressane).
De temps à autres, on trouve des soues à cochons. Ce bâtiment était éloigné du corps de logis principal pour éviter les odeurs.
Illustration 9. Soue à cochons à Port-Lesney, Reculée de Salins, Jura. Elle est surement partagée entre plusieurs propriétaires.
Les clôtures sont peu présentes, la tradition de la cour agricole a laissé son empreinte. Certaines maisons ont au fil du temps ajouté des clôtures basses (murets, arbustes, etc.) laissant passer le regard. Les portails, sont bas, au même niveau que les clôtures. On trouve aussi des clôtures ajourées, et des barbelés pour cercler les champs. Le paysage d'antan n'est pas modifié.
On peut trouver des exemples de villages où la clôture devient un élément significatif dans le paysage bâti, comme à Senaud
Illustration 10. Senaud, un village marqué par les murs bas en pierres sèches (entre autres), Petite Montagne, Jura.
La ferme bloc à trois travées de volume simple est la définition première de la ferme bloc. Il s'agit d'un volume compact, rassemblant sous un même toit les fonctions nécessaires à la vie d'une famille et dont les travées sont visibles en façade (le mur gouttereau) par leurs ouvertures caractéristiques. Elle n'a pas de volume évidé (contrairement à la ferme à chari en Haute-Saône), n'a pas non plus de volume ajouté (ce qui la distingue de la ferme en équerre par exemple).
Illustration 11. Une ferme de polyculture de volume simple, Annoire, Jura. De gauche à droite : travée de grange, écurie, travée d'habitation. La seule démarcation entre partie agricole et partie habitable est l'avancée de toiture.
Elle a généralement trois travées (habitation, grange et écurie), elle peut aussi en avoir plus, dans le cas d'une extension, mais elle peut aussi n'en avoir que deux, par manque de moyens ou car la troisième travée n'est pas nécessaire à une exploitation spécifique.
Illustration 12. Une ferme de polyculture à deux travées, Broissia, Jura. Il n'y a pas d'écurie.
Le stockage des récoltes se fait dans les greniers et/ou fenils qui peuvent être accessibles depuis l'extérieur par une porte ou une fenêtre à l'étage (voir l'onglet "Ouvertures"), la plupart du temps, un treuil complètera ce dispositif. De nos jours, le treuil est souvent gardé pour le côté pittoresque, mais la grange est réhabilitée en habitat, il est donc difficile de trouver une baie de ce type servant encore à sa fonction première. Cette ouverture au premier étage peut aussi se manifester par une lucarne, avec ou sans treuil.
Illustration 13. Lucarne et treuil destinés au stockage du foin, Peintre, Jura.
Lorsque la ferme est implantée dans une côte, la lucarne devient alors une porte s'ouvrant sur la rue, parfois suivie de quelques marches pour atteindre le niveau de la chaussée (Illustration 14). L'habitat s'adapte à la topographie sans pour autant changer sa volumétrie (Illustration 15).
Illustration 14 (gauche). Saint Jean d'Etreux, Jura.
Illustration 15 (droite). Coupe de principe sur la sortie de grange sur rue haute.
L'habitation n'occupe généralement que le rez-de-chaussée mais il arrive qu'elle se développe également à l'étage, la ferme reste alors un bloc compact mais de plus grande volumétrie (Illustration 16). Le volume de grenier est alors plus grand (Illustration 17).
Illustration 16 (gauche). Maison bloc à habitation sur deux étages, Pusy, Haute-Saône..
Illustration 17 (droite). Le deuxième étage se partage entre une grange très haute et l'habitation, Senaud, Jura.
Le toit a une importance capitale dans la volumétrie générale du bâtiment, c'est lui qui va lui donner ses proportions et ainsi distinguer les fermes selon leur région d'appartenance. Par exemple, en Bresse Jurassienne, il s'agit d'un toit très bas, qui donne à la façade un rapport 1/1 entre le toit et la façade ou un tiers / deux tiers pour le toit, en Petite Montagne, dans le Jura, ce sera plutôt un rapport un tiers / deux tiers pour la façade.
Les fermes de polyculture ont été construites à une époque où l'on se procurait les matériaux au plus près de chez soi. La plupart du temps, on utilise des pierres issues des carrières les plus proches ou de l'épierrage des champs pour la structure porteuse de la maison, c'est-à-dire des murs épais, tels que les façades et les murs de refend, destinés à porter les planchers et la toiture. Ces pierres sont grossièrement taillées (l'équarrissage se fait au marteau) afin d'être posées en lits successifs et parallèles. Elles sont appelées moellons. Assemblées au mortier de chaux, de manière plus ou moins horizontale, elles créent ainsi des joints incertains. La solidité du mur est assurée par les boutisses, qui sont des pierres traversantes. La surface de ce parement est bosselée, irrégulière et poreuse (voir photo ci-contre).
Dans des régions où les sols sont très argileux, on ne trouve pas de carrières mais des briqueteries. Les maisons sont alors construites en briques ou en ossature bois et briques, c'est le cas de la Bresse Jurassienne. Pour les plus pauvres, les murs seront en tuiles, les mêmes destinées à la couverture, et liées entre elles au mortier de chaux (voir photo ci-contre). Dans certaines régions, on utilise la technique du pisé, mélange de terre crue et de paille, que l'on coffre, comme on le fait aujourd'hui avec le béton. Pour en savoir plus, sur cette technique de construction et sur ces applications dans l'architecture contemporaine, consulter la section enjeux.
La pierre est néanmoins le matériau de construction traditionnel dominant en Franche-Comté. Que ce soit le grès dans le Nord-Est, ou des calcaires de différentes tonalités dans les autres régions, il s'agit toujours d'une pierre poreuse, donc fragile. Il est alors nécessaire de la protéger, par un enduit à la chaux, des différentes agressions climatiques : pluies, vents, gel, les chocs thermiques etc., tout en permettant les échanges thermiques (voir schéma ci-contre).
Pour respecter l'équilibre hydrique de l'ensemble, l'enduit de façade doit être à base de chaux, qui protège à l'extérieur et permet au mur d'évacuer l'humidité (schéma ci-contre). De plus, il peut être rénové en appliquant un badigeon (lait de chaux).
La structure en moellons ou en briques est reprise aux endroits où les forces sont les plus grandes (angles, contour des baies, linteaux, etc.) par des pierres de taille, structurellement plus solides, et non gélives.
Certaines maisons ont une façade entière en pierres de taille, c'est le cas des maisons des radeliers (Illustration 18).
Illustration 18. Une maison de radelier, à Eclans-Nenon, Plaine Doloise, Jura.
Le bois sert à la construction des planchers, des charpentes, et parfois de structure porteuse, remplie en brique ou en pisé. On parle alors de colombages, présents en Bresse Jurassienne (Illustration 19) et dans le Sundgau, dans le Territoire-de-Belfort. Selon les régions, la construction des charpentes peut aussi varier.
Illustration 19. Maison de polyculture, colombages et briques Bresse Jurassienne, lieu-dit de l'Argillois, Chapelle-Voland.
La toiture est de type long pan, parfois avec croupe ou demi-croupe, couvre l’ensemble des trois travées, et présente une forte pente : 70 à 100 %, soit 35 à 45°. Ces toitures varient selon les endroits, mais dans la plupart des cas, un village aura toutes les mêmes toitures. La toiture en croupe ou en demi-croupe est favorisée dans les régions où la bise souffle. On présente la croupe ou le pignon à la bise, pour éviter des décollements de toitures. Dans le cas d'un village en bande, la stratégie est reprise à l'échelle urbaine, seules les maisons en bout de rue auront ce dispositif.
Selon les régions, les débords de toiture peuvent être nuls ou quasi-nuls en façade (de 0 à 80 centimètres), et encore moins sur les pignons. Lorsqu'il y a débord de toiture, dans le cas d'un long-pan ou d'une demi-croupe, celui-ci se fera le long du mur gouttereau, soit uniquement en façade principale, soit le long des deux façades. Ces débords peuvent être sur console ou sur poteau (voir les schémas ci-après). Parfois, les consoles en bois peuvent êtres sculptées.
Dans le cas général, le débord de toiture est le prolongement du toit, il suit la même pente. Mais on peut aussi trouver un coyau, qui est une avancée de toiture en rupture avec la pente, celle-ci y sera moins forte (voir Déclinaisaisons départementales : Jura : la ferme bressane).
Souvent, l'avancée de toiture ne se fait que sur la partie agricole, marquant une séparation avec la partie habitat en façade (voir texte général, en savoir plus).
Le matériau de couverture est principalement la tuile, en tout cas de nos jours. Jusqu'au XIXème siècle, on trouvait encore des toits en laves, qui sont des pierres de fine épaisseur, ou en chaume.
Cartes d'évolution des couvertures en Franche-Comté
(source Musée des maisons comtoises, à Nancray, Doubs)
On trouve plusieurs types de tuiles. Avant la révolution industrielle, elles étaient fabriquées localement à proximité des gisements d'argile. Les tuiles anciennes sont appelées petites tuiles, car les plus récentes sont de taille plus importantes. Ces tuiles sont complètement plates, en dehors de leur accroche. On trouve aussi un grand nombre de tuiles mécaniques, plus épaisses et ondulées. Il existe aussi des régions où l'on trouve de la tuile canal, pourtant caractéristique du Sud de la France : dans le Sud de la Petite Montagne dans le Jura, et dans le Pays d'Amance en Haute-Saône.
Toits pour la Franche-Comté (source DRAE Franche-Comté)
Illustration 20. Quelques couvertures de Franche-Comté : laves (église de Charcier, Jura), tuiles canal (Senaud, Jura), grandes tuiles (Commenailles, Jura), petites tuiles (Le Colombier, Chapelle-Voland, Jura), tuiles mécaniques à losanges (Relans, Jura), écailles de Bourgogne (Commenailles, Jura), photographies de Juillet 2012, CAUE39.
Il n'est pas rare de trouver des épis de faîtage, éléments verticaux en pointe, en terre cuite, et donc de même couleur que les tuiles, posés sur le faîtage, souvent à la noue d'une croupe.
Illustration 21. L'épi le plus rencontré, lieu-dit de l'Argillois, Commenailles, Bresse Jurassienne, Jura.
Dans le bâti en bande, on peut trouver des "pas-de-moineaux" ou "redents", qui forment une sorte d'escalier sur la toiture. Plusieurs hypothèses expliquent leur présence. Ils se pourraient qu'ils servent à un meilleur accès au toit lors d'une réparation, ou qu'ils servent de mur haut empêchant le feu de passer d'une charpente à l'autre, ou bien les deux à la fois.
Illustration 22. Maison à pas-de-moineaux, Maynal, Jura.
La ferme de polyculture se caractérise en façade par ses ouvertures, que sont la porte de grange, la porte et les fenêtres de l'habitation, la porte et la fenêtre de l'écurie. Ces ouvertures représentent moins de vides qu'il n'y a de pleins sur la façade principale. Les pignons ne sont généralement pas percés ou mitoyens, ou au contraire très généreusement percés (Jura des Grands Vaux).
Les baies d'habitation sont réduites au strict minimum pour limiter les pertes de chaleur.
La porte n'a qu'une unité de passage (porte simple), et a souvent une fenêtre juste à côté. Cette porte est souvent vitrée en partie haute, permettant d'augmenter la quantité de lumière entrante. Elle peut être peinte, ou en bois apparent, si celui-ci est un bois "noble" (chêne, châtaigner, etc.).
Lorsque l'habitation se développe sur plusieurs travées ou des travées plus grandes, il y aura plusieurs fenêtres.
Ces fenêtres sont le plus souvent composées de deux vantaux ouvrants à la française, chacun découpé en trois carreaux égaux. Les volets ont été ajoutés au début du 20e siècle pour clore les ouvertures. Ils sont en bois peint ou en persienne.
Dans le Jura, les menuiseries sont traditionnellement peintes ; ce sont elles qui amènent les points de couleurs sur les façades.
Illustration 23.
La porte d'écurie est celle qui a les dimensions les plus modestes. Elle peut être simple (environ 0,8 m de large x 1,8 m) ou double à deux battants (environ 1,5 m x 1,8 m).
Elle est souvent accompagnée d’une petite fenêtre qui éclaire et ventile l’écurie, c'est le fenestron.
Le linteau de cette porte est droit, soit en pierre de taille, soit en bois.
La porte est posée en feuillure sur le mur.
Illustration 24.
Lorsque une porte et une fenêtre partagent une même pierre de taille entre elles, on l'appelle la pierre à (ou de) jumeaux (Illustrations 23 à 27). Il se peut aussi que la porte et la fenêtre partagent un même linteau.
Illustrations 25, 26, 26a. Pierre à jumeaux ; pierre d'évacuation d'évier (26a, à droite)
La porte de grange, percement majeur de la façade (environ 3 m de large pour 3,5 m de haut), est l’élément d’identification de la maison de polyculture. La baie est pour la plupart du temps arquée, soit en anse à panier, soit en plein cintre, l'arc est alors en pierre de taille, ou un linteau en bois courbe a été spécialement travaillé. La porte est posée en fond de maçonnerie, laissant apparaître l’épaisseur du mur. La porte la plus courante se décompose en trois éléments : une porte d’entrée et deux battants hauts ; parfois la porte est divisée en deux éléments permettant d’ouvrir la partie haute pour aérer. Mais on trouve aussi des portes uniquement à deux battants. Voici quelques exemples de portes de grange, recensés dans le Jura, en 2011, dans le Revermont (dessins FC caue39).
L'arc va alors se construire des façons suivantes (Croquis caue70).
Mais il est également fréquent de rencontrer des portes de grange à linteau droit, en pierre ou en bois. En Bresse, dans le Jura, c'est une constante, puisque le percement de la baie se fait directement dans les colombages : il ne peut pas être arqué.
Le fourrage est aussi conservé à l'étage, au dessus de l'allée de grange, et dans les combles sur les trois travées. On trouve alors des ouvertures marquant la fonction de stockage. Il peut s'agir soit d'une porte (Illustration 27), soit d'une fenêtre (Illustration 28). Dans les régions où le linteau de la grange est droit, il arrive souvent que cette pièce soit également l'assise de la fenêtre ou de la porte au-dessus (Illustration 29). Cela s'applique à des linteaux en bois comme en pierre.
Illustration 27 (gauche). Porte fenière pour le stockage du foin
Illustration 28 (milieu). Fenêtre pour le stockage du foin
Illustration 29 (droite). Le linteau de la porte de grange sert à l'assise de la fenêtre de stockage
Quand une date est gravée dans une pierre, la plupart du temps un linteau, il ne faut pas toujours s'y fier, car il s'agit souvent d'un réemploi de la pièce. Il en est de même pour les pièces de bois.
Toutes les baies sont parfois encadrées par des briques, le linteau se substituant à un arc ou une plate bande.
Il n'est pas rare non plus de trouver des oculus sur les façades. Ils sont ronds ou ovales et éclairent les parties agricoles. En partie d'habitation, on peut en trouver au niveau de l'escalier, mais aussi au premier étage, pour aérer les combles. On trouve aussi au niveau des combles de toutes petites ouvertures, destinées à ventiler les greniers.
Illustration 30. Fenestron carré
Les combles réhabilités aujourd'hui s'éclairent par des fenêtres de toit, communément appelées "velux" à cause de la marque bien connue. Ce sont des fenêtres dans le sens de la pente. Plus anciennement, on éclaire les combles par des lucarnes, fenêtres qui nécessitent une charpente plus complexe, les baies étant placées dans un plan vertical. La lucarne est considérée à elle-seule comme un corps de bâtiment, c'est-à-dire qu'elle a son propre pan de toit. En Franche-Comté, la lucarne la plus courante est à croupe, c'est-à-dire, trois pans de toiture (ci-contre, Chapelle-Voland, Bresse Jurassienne), mais il arrive d'en trouver à pignon couvert (deux pans de toiture), ou aussi à fermette débordante. Dans la plupart des cas, ces lucarnes sont des ajouts effectués lors de la reconversion du bâtiment puisque les combles n'étaient pas habités. Celles qui étaient là d'origine avaient une fonction pour le stockage du foin.
Au-delà de la protection, l’enduit a également une fonction esthétique, donnant à la façade un aspect soigné et coloré qui met en valeur les éléments en pierre de taille, et une fonction identitaire, sa coloration étant donnée autrefois par les sables issus des carrières les plus proches. Lorsqu'il n'y avait pas assez de sables, ou que ceux-ci n'avaient pas une texture suffisamment granuleuse, on pilait des tuiles, donnant ainsi à la façade une couleur très rouge.Ces couleurs, qui pouvaient donc varier d’un lieu à un autre, constituent l'une des caractéristiques d’une région naturelle, et personnalisent la maison.
Le point sur les enduits à la chaux
Illustration 31. Différents enduits du Jura : Grusse, Mièges, Beaufort, Chemilla, Beaufort.
Pour des économies de moyen, seule la façade sur rue, celle de représentation, pouvait être couverte d’un enduit. Cependant les autres façades disposeront d'un gobetis :
un enduit traditionnel est composé de trois couches : le gobetis, qui est une couche d'accrochage, la plus épaisse, puis le corps d'enduit, qui est un peu moins grossier, enfin la couche de finition. Le gobetis permet alors de protéger la pierre, sans rechercher l'esthétique.
Illustration 32. Ferme bloc : seule la façade sur rue possède une finition.
Les parties destinées à supporter des efforts sont réalisées en pierre de taille, qui est non gélive : encadrements d’ouvertures, voûtes et parfois pierres d’angle. Ces éléments sont des signes apparents de la richesse des propriétaires. Cette pierre est choisie, taillée et sciée en carrière. Chaque bloc est prévu pour être monté à un endroit précis, déterminé à l’avance par un dessin appelé « calepin d’appareil ». La pierre de taille est posée à joints vifs, sans mortier. On trouve sur une même pierre un double traitement : un bouchardage fin pour les parties destinées à rester apparentes (environ 20 cm), et grossier pour celles destinées à être couvertes par l’enduit (Illustration 33). Le bouchardage grossier permet à l'enduit de mieux adhérer au moellon. La quantité de pierre de taille sur une façade est un signe apparent de richesse.
Illustration 33. Technique de bouchardage et d'encadrement des baies en pierres de taille.
Illustration 33a. Façade enduite
Les enduits sont tirés à la règle, ils recouvrent toute la façade et présentent une finition de type gratté fin. Tracé droit autour des baies, l'enduit lui fait un encadrement.
Illustration 34.
Encadrement de porte en pierre de taille et enduit tiré droit
Les menuiseries sont traditionnellement peintes et constituent la palette d’accompagnement. Leurs couleurs créent l’animation de la rue et donnent sa personnalité à la façade. Les pigments sont obtenus à partir des éléments disponibles : sang de bœuf, suie de cheminée, sulfate de cuivre… Seuls les bois nobles des portes d’entrée (châtaignier, chêne…) restent apparents.
Illustration 35.
Fenêtre de cave à vantail, couleur sang de boeuf
Les pierres de taille varient d'une région à une autre, et donnent aussi l'identité du village, par leurs parties apparentes mais aussi lorsque les maisons ont ôté leurs enduits. Sur le Plateau de Nozeroy, dans le Jura, par exemple, la pierre est très jaune, elle marque son empreinte dans tous les villages de cette sous-unité (Rix-Trebief, Mièges, etc.).
Illustration 36. Maison de polyculture, Plateau de Nozeroy, Jura. L'enduit enlevé révèle la pierre jaune du pays. Les encadrements étaient les témoins de cette pierre.
Exceptionnellement, sur les façades protégées de la pluie, l'enduit pourra être à "pierres vues". Cette pratique consiste à compléter les joints par du mortier de chaux d'une couleur proche de la pierre jusqu'au nu du mur approximatif. L'aspect obtenu est celui d'un enduit largement usé, laissant voir la partie saillante des moellons. L'enduit à pierres vues est réservé aux façades à l'appareillage de qualité, n'ayant pas subi de transformation.
Ils constituent les éléments de décor de la ferme mais ne revêtent pas un caractère systématique.
On distingue deux types de détails : ceux qui ne relèvent que de l'apparat et ceux qui ont une fonction. On peut ainsi rencontrer, dans la première catégorie, des corniches en pierre de taille ou en brique, des épis de faîtage, etc. Ces détails sont les moins courants car les paysans n'avaient pas les moyens de les prendre en compte.
Certains enduits au badigeon représentent des trompe-l'œil : appareillage de pierres, fenêtres, œil-de-bœuf, etc. Ce détail est sûrement le plus courant dans les villages où les maisons sont mitoyennes car on veut distinguer la sienne de la voisine, et le traitement de façade est une réponse. Les joints, marqués au sang de bœuf, sont parfois encore visibles de nos jours.
Illustration 37 (gauche). Trompe-l'œil à Vosbles, petite Montagne, Jura.
Illustration 38 (milieu). Trompe-l'œil différent selon le propriétaire de la maison, Châtillon, Jura.
Illustration 39 (droite). Trompe-l'œil dans l'enduit, Courbouzon, Jura.
Les particularités les plus courantes sont alors celles qui ont un usage quotidien pour la famille. On notera en façade la partie émergente de la pierre à évier. Il s'agit d'une pierre creusée où l'on faisait sa toilette ou où l'on lavait la vaisselle, l'eau se déversait en façade par un petit bec. L'évier pouvait aussi être accompagné d'une fenêtre ou d'un oculus. Souvent, un dispositif est prévu au sol pour recueillir l'eau.
Illustration 40. Pierre à évier et restes de trompe l'œil, Beaufort, Jura.
Les linteaux à chanfrein, le plus souvent sur les baies d'habitation, n'étaient pas qu'une figure de style mais permettaient de faire entrer plus de lumière dans la maison, ce processus est aujourd'hui souvent visible dans les fenêtres de caves. Plus rarement, on trouvera un linteau en accolade, qui lui, relève plus du domaine stylistique.
Illustration 41 (gauche). Linteau en accolade, Maynal, Jura.
Illustration 42 (droite). Linteaux à chanfrein, Chariez, Haute-Saône.
Un autre élément caractéristique est le chasse-roue. On le trouve en bas des murs, soit directement collé à la façade, soit légèrement dissocié. Il s'agit d'une pierre ronde ou carrée, de composition dure, que l'on pose aux pieds des entrées ou aux angles pour éviter que les roues des charrues n'abîment les encadrements des baies, qui n'ont pas toujours une structure en pierre aussi dure, mais surtout, qui se remplacent moins facilement. Ci-dessous à gauche, un chasse-roue intégré à l'encadrement.
Illustration 43 (gauche). Chasse-roue intégré à l'encadrement, Mont-sur-Monnet, Jura.
Illustration 44 (droite). Chasse-roue intégré à l'encadrement d'un portail, Maynal, Jura.
Plus rarement, on trouvera des pigeonniers, sous formes de petites ouvertures dans la façade, et d'une petite corniche, pour qu'ils puissent se poser.
Il est aussi fréquent de trouver des niches dans les façades, accueillant des statues à vocation religieuse.
L’ensemble des activités agricoles occupe la plus grande partie de la ferme qui est avant tout un outil de travail. Cette notion est importante pour comprendre la constante évolution des fermes en fonction du site, du type de production, du développement de l’exploitation et de la modification des pratiques agricoles.
La variété des formes ainsi produites au cours de l’histoire est une richesse du territoire et illustre la notion de patrimoine en mouvement.
La ferme double
Il s'agit généralement de fermes ou d'extensions construites par des membres d’une même famille, chacune des fermes présentant le même nombre de travées.
Regroupées dans le même volume, la grange, l’écurie et l’habitation sont doublées selon un axe de symétrie qui peut être :
- en façade gouttereau. Le bâtiment est alors très long, l’ensemble des fonctions se succédant.
Illustration 45.
- en pignon. Le bâtiment est trapu, chaque façade gouttereau opposée présente l’ensemble des fonctions, l’habitation présentant des ouvertures en pignon.
Illustration 46.
La ferme à 2 ou 4 travées
La ferme de polyculture de volume simple peut ne présenter que 2 travées pour des économies de moyens et/ou dans le cas d’une activité vivrière d’ouvrier agricole. La travée agricole se divise alors en deux parties : une écurie généralement située en fond de travée, et la grange accessible depuis la cour. Parfois, l’écurie est accessible par le pignon.
Illustrations 47,48.
La ferme de polyculture peut également présenter une travée agricole supplémentaire dans le cas d’une extension, ou d’une activité dominante et prospère d’élevage comme dans le cas de la maison pastorale à galerie ou en gouttereau.
Illustration 49.
La ferme à habitation dominante
Elle présente une habitation qui se développe sur plusieurs travées, traduisant la richesse de la production.
Pour affirmer un certain statut social, l’habitat peut emprunter le vocabulaire de la maison bourgeoise : une symétrie de la composition, une porte-fenêtre avec balcon dans l’axe de la porte d’entrée, une ou des tourelles, un toit à 4 pans, des corniches en pierre de taille...
L’habitation est toujours accessible en premier depuis la rue, les travées d’exploitation étant rejetées à l’arrière.
La richesse de la production céréalière qui a commencé au temps des romains se traduit en particulier dans le Finage et la Bresse pour le département du Jura.
Illustrations 50,51 .
La ferme de polyculture en pignon
En-dehors du cas précis de la ferme pastorale du Haut-Doubs, la ferme de polyculture en pignon ne correspond pas à une typologie particulière, mais plutôt à une variation de modèles imposée par le relief.
Cette ferme présente tout ou partie de ses ouvertures en pignon.
Illustrations 52,53.
Cette unité paysagère est une vallée fluviale, qui se caractérise par des changements de reliefs importants. Les fermes de polyculture s’alignent en mitoyennetés le long d’une rue principale. Le faisceau de Quingey a un relief peu accidenté, et les villages disposent de quelques pâtures. Certaines fermes n’ont que deux travées, elles se développent sur un plan rectangulaire ou carré, sur un ou deux niveaux. L’habitation est mitoyenne à la porte de grange. La travée agricole se compose d’un espace de stockage et au fond d’une petite étable. Ces fermes peuvent appartenir à des paysans moins riches et/ou travaillants comme ouvrier pour une exploitation plus importante.
Cette unité paysagère est une vallée fluviale, qui se caractérise par des changements de reliefs importants. Les fermes de polyculture s’alignent en mitoyennetés le long d’une rue principale. Entre Jura et Besançon, certains villages sont implantés sur un relief moins accidenté et ils disposent de quelques pâtures. Certaines fermes n’ont que deux travées, elles se développent sur un plan rectangulaire ou carré sur un ou deux niveaux. L’habitation est mitoyenne à la porte de grange. La travée agricole se compose d’un espace de stockage et au fond d’une petite étable. Ces fermes peuvent appartenir à des paysans moins riches et/ou travaillants comme ouvrier pour une exploitation plus importante.
Cette sous-unité paysagère se situe sur le plateau, de part et d’autre de la vallée encaissée de l’Ain.
Les villages occupent des sites plats, de deux types : en rebord de plateau, dominant une vallée (La Tour du Meix, Soucia…) ou au milieu du plateau agricole.
Ils se développent autour de voies de circulation en étoile ou s’organisent autour d’un vaste espace central occupé par des jardins.
A l’intérieur des villages, les bandes de maisons sont implantées presqu’à l’alignement de la rue alors qu’en périphérie, chaque construction est individualisée.
La ferme à trois travées varie peu par rapport au modèle régional.
Elle est plus haute dans le secteur de plateau, avec deux niveaux entiers. Cette particularité augmente sensiblement le volume des combles mais ne modifie pas la configuration d’ensemble ni l’importance du logement réduit à deux pièces en rez-de-chaussée complété parfois d’une pièce à l’étage.
Sa construction utilise largement la pierre locale, y compris dans les toitures couvertes de laves calcaires dont il reste des traces en rives de toit.
Les caves sont liées à une pratique familiale : la conservation des aliments et sont accessibles depuis l’intérieur de la maison, les accès par l’extérieur sont exceptionnels.
Retrouvez ici l'ensemble des exemples jurassiens évoquées dans la partie générale Description : pour savoir si une commune possède ces exemples de typologie, utilisez la fonction "Recherche par commune" du site.
La Bresse est une unité paysagère s'étendant sur trois départements, dans trois régions différentes : l'Ain, la Saône-et-Loire et le Jura. L'architecture des fermes de polyculture y est semblable à la différence que la Bresse jurassienne subit l'influence de la construction en pierre du reste du département.
Sont présentées ici exclusivement les fermes à colombages et à coyau.
Pour les autres fermes de cette unité paysagère, se reporter à la rubrique
"La ferme bloc de volume simple, Bresse jurassienne"
Implantation du bâti. Toutes les fermes sont orientées selon une direction de faîtage Nord/Sud, quel que soit le sens de la voirie la plus proche
(Illustration 1). Cette disposition permet à la maison de ne présenter que ses croupes à la bise (voir l'onglet toiture). De plus, la façade principale, ainsi tournée à l'Est, bénéficie au plus tôt des premiers rayons du soleil.
Illustration 1. Quel que soit le réseau viaire, l'orientation des fermes bressanes reste Nord/Sud.
Volumétrie générale. La ferme bressane est une petite ferme, mais qui peut être très longue. Sa principale différence avec une ferme de polyculture bloc classique est due à son toit. Celui-ci, très bas, va donner à la façade une proportion un tiers / deux tiers en faveur du toit, alors qu'elle est de rapport égal chez une ferme bloc simple.
llustration 2. Un toit très bas donne un rapport deux tiers / un tiers entre le toit et la façade. Chapelle-Voland, Bresse Jurassienne.
Ce rapport est aussi changé visuellement selon les saisons, à l'exemple de cette maison, qui découvre sa façade lorsque le champ de maïs est coupé.
Illustrations 3, 4. L'Argillois, Commenailles, Mars 2010 (gauche), Juillet 2012 (droite).
Systèmes et matériaux de construction. Les maisons bressanes sont des maisons à pans de bois, ou colombages, qui ne sont pas un décor, mais ont une véritable fonction structurelle. Il s'agit de l'ossature de la maison, un squelette de bois où chaque pièce a son utilité dans la stabilité de l'ouvrage. La plupart du temps, le chêne est utilisé. La construction se caractérise principalement par la sole, qui est une poutre d'un seul tenant, posée à même le sol (les premières maisons bressanes n'ont pas de soubassement, par la suite il sera en briques ou en pierres), et qui constitue la base de la structure. C'est cette pièce de bois qui détermine la longueur maximale de la maison. Insécable, il faut alors l'enjamber pour passer l'entrée. Néanmoins, cette structure "flottante" possède l'avantage d'être démontable, et ceci grâce aux assemblages en tenons et mortaises.
Outre sa fonction structurelle, le pan de bois nous renseigne aussi sur l'époque de construction de la maison.
Si les écharpes sont une seule pièce de la hauteur de l'étage, la maison est antérieure au XVIe siècle (Illustration 5) ; si les écharpes ne se situent qu'entre les entretoises et qu'elles forment des croix, la maison est datée entre le XVIe et le XIXe siècle ; après cette date, les entretoises seront toutes dans le même sens (Illustration 6). Cette dernière typologie est aujourd'hui la plus répandue.
Illustration 5. Ossature bois d'une maison bressane datant d'avant le XVIe siècle.
Illustration 6. Ossature bois d'une maison bressane datant du XIXe siècle.
Ouvertures. Comme dans une maison de polyculture bloc classique, on trouve une entrée de grange, d'habitation et d'écurie. L'ossature étant en bois, le linteau de grange est forcément droit, et en bois. C'est en Bresse que l'on trouve le plus de lucarnes ajoutées après réhabilitation.
Matériaux, Textures, Couleurs. La maison étant en ossature bois, on remplit ces panneaux, appelés trappans, entre les pans de bois, soit en briques, disposées en lits horizontaux ou en arrêtes de poisson (ill. 7 et 8), soit en pisé (voir l'onglet "systèmes et matériaux de construction").. Ces panneaux peuvent être enduits. Il est plus rare que la structure bois elle-même soit enduite.
Illustrations 7 et 8.
Toiture. La toiture est en croupe ou en demi-croupe. On présente le pignon à la bise pour éviter le froid en façade et pour ne pas que le toit se décolle, ce qui justifie l'orientation Nord/Sud des maisons bressannes.
Généralement, ces maisons présentent un débord de toiture assez important, protégeant la cour agricole, pour le stockage. Ce débord est plus souvent sur console (voir l'onglet Toiture).
La majorité des fermes bressanes possèdent un coyau, qui est une avancée de toiture en rupture avec la pente, celle-ci y sera moins forte. L'eau de pluie, sur la toiture principale de forte pente, coule vite ; une fois arrivée à la brisure, la vitesse l'éjecte loin de la façade, et évite de l'abimer. Ce dispositif se trouve majoritairement en Bresse Jurassienne. En plus de leur fonction porteuse, les consoles en avancée de toiture servaient à faire sécher les panouilles de maïs. Le coyau, qui prolonge les chevrons, peut aussi s'appeler "égout retroussé".
Illustration 9. Une ferme bloc à coyau.
Il arrive aussi que le toit soit retroussé en hauteur au niveau de la grange pour ne pas gêner l'entrée des charrues chargées de balles de foin. Ce découpage peut remonter jusqu'à la pane sablière ou n'entamer qu'une partie de la toiture.
Illustration 10.
Il n'est pas rare de trouver des épis de faîtage (voir l'onglet Toiture).
Abords Immédiats et Annexes. La ferme bressane présente systématiquement une soue à cochons et un puits comme bâtiments annexes. La soue bressane se distingue des autres car elle est liée à un four. Ce bâtiment était éloigné du corps de logis principal d'une part pour éviter les odeurs et d'autre part pour limiter les risques d'incendie.
Illustration 11 (gauche). Soue à cochons et son four accolé à l'arrière, Chapelle-Voland.
Illustration 12 (milieu). Four accollé à la soue, Chapelle-Voland.
Illustration 12a (droite). Puits
La Bresse est une unité paysagère s'étendant sur trois départements, dans trois régions différentes : l'Ain, la Saône-et-Loire et le Jura. L'architecture des fermes de polyculture y est semblable à la différence que la Bresse jurassienne subit l'influence de la construction en pierre du reste du département.
Sont présentées ici exclusivement les fermes sans colombages ni coyau.
Pour les autres fermes de cette unité paysagère, se reporter à la rubrique
L'unité paysagère de la Petite Montagne se caractérise par une succession rapide de
vallées et coteaux orientés nord/sud. C'est la pente des toits qui opére une différence entre le Sud et le Nord.
Implantation du bâti
Les fermes suivent l'orientation de la vallée, toujours regroupées en bandes, dans des villages très denses. Elles se situent en bordure de rue.
Volumétrie générale
Exploitant un terroir pauvre, elles présentent des volumes réduits, trois travées peu profondes et un logement en rez-de-chaussée composé de deux pièces en enfilade. Les plus modestes n'ont que deux travées. le logement et la grange, l'écurie abritant quelques animaux est aménagée au fond de l'allée de grange.
Toiture
La petite Montagne est coupée en deux à la hauteur de Gigny-sur-Suran et d'Arinthod.
Au nord, la pente de toit est de l'ordre de 70%, les toitures sont à deux pans (voir l'onglet "Toitures"), parfois à demi-croupes sur les fermes en bout de bande ; la couverture est assurée par des tuiles plates, rouge ou rouge-brun.
Au sud, la pente est plus faible, de l'ordre de 50%, et les toits sont systématiquement à deux pans ; la couverture est en tuiles canal, rouge ou rouge-brun.
Abords et annexes
La cour, à l'avant de la ferme est peu profonde, ouverte et peut être considérée comme un trottoir ou une aisance.
Les sables locaux manquant de fines, la Petite Montagne est la seule région jurassienne à posséder des enduits rosés, car mélangés à des tuiles en argile pilées. Les pierres sont jaune-doré et apparaissent dans les encadrements.
Matériaux, textures et couleurs
La couleur jaune doré des pierres, au sud du secteur, apparait dans les encadrements des baies.
Les sables locaux manquant de fines, la petite Montagne est la seule région jurassienne à posséder des enduits rosés, car mélangés à des tuiles en argile pilées.
L'unité paysagère de la Petite Montagne se caractérise par une succession rapide de vallées et coteaux orientés nord/sud. C'est la pente des toits qui opére une différence entre le Sud et le Nord.
Implantation du bâti
Les fermes suivent l'orientation de la vallée, toujours regroupées en bandes, dans des villages très denses. Elles se situent en bordure de rue.
Volumétrie générale
Exploitant un terroir pauvre, elles présentent des volumes réduits, trois travées peu profondes et un logement en rez-de-chaussée composé de deux pièces en enfilade. Les plus modestes n'ont que deux travées. le logement et la grange, l'écurie abritant quelques animaux est aménagée au fond de l'allée de grange.
Toiture
La petite Montagne est coupée en deux à la hauteur de Gigny-sur-Suran et d'Arinthod.
Au nord, la pente de toit est de l'ordre de 70%, les toitures à deux pans, parfois à demi-croupes sur les fermes en bout de bande ; la couverture est assurée par des tuiles plates.
Au sud, la pente est plus faible, de l'ordre de 50%, et les toits sont systématiquement à deux pans (voir l'onglet "Toitures") ; la couverture est en tuiles canal, rouge ou rouge-brun.
Abords et annexes
La cour, à l'avant de la ferme est peu profonde, ouverte et peut être considérée comme un trottoir ou une aisance.
Les sables locaux manquant de fines, la Petite Montagne est la seule région jurassienne à posséder des enduits rosés, car mélangés à des tuiles en argile pilées. Les pierres sont jaune-doré et apparaissent dans les encadrements.
Matériaux, textures et couleurs
La couleur jaune doré des pierres, au sud du secteur, apparait dans les encadrements des baies.
Les sables locaux manquant de fines, la petite Montagne est la seule région jurassienne à posséder des enduits rosés, car mélangés à des tuiles en argile pilées.
Cette sous-unité paysagère a été modelée par le glacier de l'Ain, qui a entaillé le Plateau sur un axe Nord/sud.
Les villages sont ici des villages-rues, implantés sur le replat du glacier, au pied du coteau. Les fermes sont accolées les unes aux autres, et composent des bandes continues ; le retrait des constructions est très variable et ménage des cours assez profondes. L'orientation des rues respecte celle de la combe et de son relief : nord/sud.
La ferme à trois travées est construite sur un plan presque carré, couverte par une toiture à deux pans, en attente de la voisine. Le logement est très modeste : une travée en plan, une chambre à l'étage. Le reste des combles est destiné au grenier (au-dessus du logement) et au fenil.
Les toitures sont à deux pans, à l'exception des fermes implantées à l'extrémité de la bande qui ont des demi-croupes, marquant la fin de la rue et réduisant la prise au vent.
La pente de toit est moyenne, de l'ordre de 70%. La couverture est en tuile de terre cuite.
Généralement, la cour à l'avant de la ferme est très profonde, compensant l'absence d'espace latéral. Les cours sont ouvertes sur la rue, séparées entre elles par des pierres levées.