A la fin du XIXème siècle, l’enseignement primaire obligatoire a entrainé la construction d’écoles ou mairies-écoles dans chaque commune.
L’enseignement supérieur se concentre dans les villes, où les lycées très académiques sont des enclaves favorisant la concentration des élèves : le bâtiment, accessible en un point, se compose de salles de classe neutres organisées autour d’une cour centrale.
La production d’établissements scolaires a été très importante au XXème siècle pour des raisons démographiques et politiques (allongement de la durée légale de la scolarité, ambition de porter 80% d’une classe d’âge au baccalauréat).
Durant ce siècle, l’évolution des méthodes pédagogiques, l’ouverture des établissements vers la ville, les théories hygiénistes, le développement de l’enseignement technique et professionnel, la généralisation de l’enseignement supérieur, la mixité, ont totalement bouleversé les cadres de l’éducation et ont nécessité une réponse architecturale nouvelle.
Les bâtiments d’enseignement sont destinés à favoriser les apprentissages et à accueillir une « vie scolaire ».
Ils se complexifient et regroupent sur le même site les différentes activités des élèves.
En parallèle, ce type de programme est très encadré et normé par le ministère de l’éducation nationale qui définit des règles en termes de surfaces, circulation, équipements, etc.
Ils se composent en grande majorité d’espaces dédiés aux élèves : salles de classe et cour de récréation, demi-pension et internat.
Illustr. ENIL Ecole nationale d'industrie laitière à Poligny (39)
Les enseignements nouveaux nécessitent des salles spécialisées et techniques à la fois pour l’enseignement général (biologie, chimie) et pour l’enseignement professionnel qui se déroule en partie en ateliers spécifiques.
Les activités culturelles et de loisirs trouvent également leur place dans les bibliothèques, documentations, gymnases, salle de motricité, voire salle des fêtes, etc.
L’administration est abritée dans des locaux neutres, leur localisation permet à la fois un accès direct et le contrôle des entrées/sorties.
La conception de cet équipement public doit concilier un aspect institutionnel tout en étant accueillant pour les élèves.
L'équipement scolaire s’inscrit généralement en site urbain, à proximité des secteurs résidentiels.
Il constitue un pôle d’attraction dans le quartier mais conserve un isolement relatif, à l’abri des désordres qui pourraient gêner l’enseignement.
Illustr. Vues aériennes : |
Le thème de la fermeture ou de l’ouverture est un classique du discours courant sur les établissements. Un lieu commun consiste à présenter les établissements scolaires anciens comme des couvents. À l’inverse, depuis quelques décennies, l’idée qu’il faut ouvrir les établissements est devenue dominante, même si le souci de l’ordre ou du sérieux des études la tempère parfois : ouvrir sur l’extérieur, ouvrir sur la vie.
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Illustr. Lycée Victor Bérard - Morez (39) - Entrée principale |
Il a fallu un siècle pour que cette évolution aboutisse complètement et que l’établissement scolaire s’ouvre sur la ville, visuellement et exceptionnellement physiquement, les clôtures s’allègent pour devenir plus transparentes et laisser voir les espaces extérieurs du groupe scolaire. Pourtant, il reste un lieu protégé et clos, accessible aux élèves et au public en un seul point facilement contrôlé par les adultes. Généralement, cette entrée est monumentalisée par un traitement particulier et porte le nom de l’établissement.
Illustr. Collège Jean-Jaurès à Damparis (39) et Groupe scolaire à Tavaux (39), construction années 30, arch. Henri Vidal |
L’organisation des sites a évolué.
Jusqu’aux années 30, les différentes fonctionnalités sont abritées dans un volume unique, à l’exception de l’internat qui est souvent dissocié et possède un accès indépendant. La ou les cours sont l’unique espace extérieur de l’établissement vers lequel convergent les bâtiments. Une cour à l’avant peut être accessible sous conditions (parents, intervenants…) alors que la cour à l’arrière est strictement réservée aux élèves et enseignants.
La multiplication des enseignements techniques et spécialisés a entrainé un éclatement de l’établissement sur sa parcelle. Dans ce système pavillonnaire, les espaces extérieurs sont à la fois voués à la détente et à la circulation, parfois matérialisés par des galeries ou passerelles. Les établissements deviennent de véritables « cités scolaires », regroupant les collèges et lycées dans la même enceinte.
Des bâtiments dédiés s’organisent sur le site. Ils sont conçus en fonction de l’enseignement qu’ils abritent, en termes de volumes, orientation, luminosité, etc.
Dans cette organisation, l’administration occupe le pavillon d’entrée, des équipements (gymnase, salle des fêtes…) sont implantés en périphérie pour un accès facile. Les pavillons d’enseignement restent au centre de la parcelle.
Illustr. Morez (39), lycée Victor Bérard | Illustr. Damparis (39), collège Jean Jaurès | ||
Illustr. Tavaux (39) : groupe scolaire | Illustr. Lons le S.(39), lycée Jean-Michel |
Les bâtiments doivent répondre à des objectifs fonctionnels précis :
Pour répondre à ces exigences, les volumes des pièces sont calculés pour les groupes, offrant une hauteur sous plafond de 3.5 à 4 m de haut dans les salles de classe.
Les circulations intérieures sont larges et abondamment éclairées, elles desservent les classes sur un côté, le second étant largement vitré. La répartition des fonctions dans des pavillons spécifiques étend la circulation des élèves sur la totalité de l’emprise de l’établissement scolaire.
Illustr. Lons le Saunier (39), lycée professionnel Le Corbusier (J. Dubus arch.) :
circulations intérieures
Le traitement architectural de ce programme doit créer une ambiance favorable et stimulante, tout en affirmant une fonction d’utilité publique. L’enseignement est porteur d’une valeur de progrès social qu’affiche le bâtiment.
C’est pourquoi les réalisations allient une forme évoquant la stabilité et l’équilibre de l’institution et de sa mission, et l’innovation liée au progrès.
Illustr. entrées et façades principales |
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Damparis (39), collège Jean Jaurès |
- Poligny (39), ENIL |
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Jusqu’à la généralisation de la mixité en 1968, le bâtiment offre une symétrie parfaite (filles/garçons), l’administration occupant la partie centrale. A la fin du siècle, les formes se libèrent.
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Illustr. Damparis (39), collège Jean Jaurès |
Illustr. Dole (39), école Jeanne d'Arc |
Les années d’après-guerre doivent répondre à la pénurie d’établissement et sont une période de production intense, fruit d’une politique nationale ambitieuse et techniciste. Les modèles, sous forme de barres et/ou boîtes sont élaborés et répartis sur l’ensemble du territoire français.
Illustr. Vesoul (70), lycée des Haberges, 1990 arch. christian Bergeret & Luc Hédou
L’ambiance lumineuse des salles de classes est un enjeu essentiel des bâtiments d’enseignement.
La lumière et la circulation de l’air sont les deux éléments traités en priorité à partir des années 30 dans le souci d’une politique volontariste en termes d’hygiène et de santé publique.
La luminosité doit être suffisante et constante, l’orientation sud est évitée pour des raisons d’éblouissement et de surchauffe.
Généralement, les surfaces vitrées sont importantes et les fenêtres sont très hautes. Des panneaux vitrés en impostes vers les couloirs complètent l’éclairement.
Illustr. Morez (39), lycée Victor Bérard
Les salles spécialisées reçoivent un traitement particulier : éclairage zénithal pour les ateliers et salles d’art plastique, fenêtres hautes pour les blocs scientifiques…
Illustr. et suivantes : Lons le Saunier (39)
lycée professionnel Le Corbusier
La décoration des établissements d’enseignement est sobre et se concentre sur l’entrée principale officielle.
Illustr. Tavaux (39), groupe scolaire
L’époque de construction et le style influencent directement la décoration : mosaïques, émaux, briques, bandeaux sont mis en œuvre dans la première moitié du XXème siècle. Elle représente souvent les valeurs de l’enseignement et les matières enseignées dans l’établissement.
Illustr. Morez (39), lycée Victor Bérard |
Dès les années 60, les bâtiments sont dépourvus de décoration, le langage architectural se simplifie, les matériaux et les techniques de construction s’expriment en façade (béton brut, trame des poteaux apparente en façade), la fonction prime sur l’ornementation.
Depuis 1951, le « 1% artistique » trouve sa place dans les établissements scolaires. Les créations d’artistes (sculptures, fresques…) s’installent dans les cours, hall, préaux. Elles sont généralement réservées aux lycées d’enseignements généraux.
Illustr. Lons le Saunier (39), lycée Le Corbusier
Les techniques traditionnelles sont mises en œuvre au début du siècle, mais dès les années 20, le béton armé est utilisé pour sa robustesse et ses qualités techniques qui permettent des grands espaces décloisonnés (halls, préaux, réfectoires) et des grandes baies en façades. La structure poteaux/poutres permet par ailleurs une grande liberté dans l’aménagement intérieur.
Illustr. 1 et 2 Morez (39), chantier école nationale d'horlogerie - lycée victor bérard aujourd'hui |
Illustr. Damparis (39), collège Jean Jaurès |
La répétition d’une trame en plan et façades permet de réduire les temps d’exécution et le coût de construction, dans la mesure où le programme oblige la répétition de certains modules identiques : salles de classe, bureaux…
La préfabrication apparait à partir des années 60 et se justifie par cette modularité et la forte demande démographique.
Illustr. Lons le Saunier (39), lycée Le Corbusier
Les établissements d’enseignement continuent de s’adapter aux évolutions pédagogiques : l’introduction et la généralisation du numérique, l’ouverture aux intervenants extérieurs, etc.
Par ailleurs, une attention particulière est à porter à la rénovation de ces bâtiments, notamment en termes d’énergie et de ventilation, dans le respect de leurs proportions, la finesse et le rythme des décorations.
Illustr. Morez (39), ancienne école nationale d'horlogerie, aujourd'hui lycée Victor Bérard |
École de la cité des Carrières, actuel Collège Jean Jaurès, construction 1932 Henri Vidal architecte
Voir aussi :
Base Mérimée, Ministère de la Culture :
Ouvrages :
Groupe scolaire Cité ouvrière Solvay - 1933-1935 architecte Henri Vidal
Voir aussi :
Base Mérimée, Ministère de la Culture :
Mention dans : NoticeEA39000005
Adresse
35 Quai Lamy - 39400 Morez -Hauts de Bienne
Morez est au XIXe siècle la ville la plus industrielle du Jura.
Elle accueille en 1895 la première école professionnelle du département, "école pratique d’industrie", dans la branche de l’horlogerie pour la montre, aussi appelée « horlogerie en petit ». Puis en 1904, est ouverte une section de lunetterie par son directeur Jules Monneret.
La loi de finance du 13 juillet 1925 entérine la transformation de l’établissement en Ecole nationale professionnelle. Il est décidé de construire de nouveaux locaux sur un terrain dédié.
En 1933 sont inaugurés les vastes bâtiments de l’École nationale d’optique.
De style Art déco, en béton armé, ils sont l’œuvre de l’architecte Paul Guadet, architecte de l’Enseignement technique (également auteur à la même période de l’ENP d’horlogerie de Besançon).
Ils abritent toujours l’établissement – devenu lycée polyvalent Victor Bérard, labellisé "Lycée des métiers de l'Optique et des Microtechniques", concourant ainsi au renom de la ville.
Situé en ville, le site retenu est fort pentu. Les bâtiments d'origine sont étagés d'ouest en est (en remontant la pente) sur un total de onze niveaux. Guadet intègre les multiples contraintes dans son projet, organisé en cinq bâtiments couverts de terrasses. L’exécution est surveillée par l’architecte bisontin André Boucton qui assume seul l’achèvement du chantier après le décès de Paul Guadet en 1931.
Ouvert le 15 octobre 1932 (avec 156 élèves), l’établissement est inauguré le 18 juin 1933. Il est agrandi au début des années 1950 et à partir des années 1990, le développement du lycée impose une rénovation générale et des extensions, dues à l’architecte Jean-Michel Curtet, de Saint-Claude.
Par ailleurs, l’architecte bisontin Olivier Tardy restructure l’internat (200 élèves) en aménageant un étage supplémentaire dans le comble (2011), ainsi que les deux amphithéâtres du lycée, l’amphithéâtre Jules-Monneret (2012) et l’amphithéâtre des sciences (2014).
Références :
Patrimoine en Bourgogne-Franche-Comté
Livre :
Inauguré en 1988 / Restructuration internat en 2010
255 rue Charles Ragmey - 39000 LONS LE SAUNIER
Lauréat du concours organisé en 1982, Jean Dubus choisit d'ériger des bâtiments en béton dans la droite ligne de l'architecture moderniste.
Inauguré en 1988, le lycée professionnel prendra le nom de l'architecte Le Corbusier.
Le lycée est prévu pour accueillir 540 élèves, regroupant des formations liées au bâtiment (maçons, charpentiers, plâtriers, carreleurs, électriciens, métalliers, menuisiers), avec un internat d'une capacité de 288 élèves auquel s'ajoutent 162 élèves demi-pensionnaires.
Les niveaux d'enseignement dispensés sont le CAP et le BEP.
Les bâtiments n'ont subi que peu d'interventions extérieures depuis la construction.
Seul l'internat et sa toiture ont été restructurés en 2010 par l'architecte Alain Just.
Actuellement l'établissement héberge 250 élèves qui suivent des formations allant de l'apprentissage aux baccalauréats professionnels. Se sont ajoutées aux métiers du bâtiment traditionnels, les formations en lien avec les avancées technologiques comme celles relatives aux systèmes énergétiques et climatiques.
Description architecturale :
Véritable ville dans la ville, l'équipement en a l'échelle, les institutions, la complexité.
L'architecte a souhaité promouvoir un fonctionnement non pas linéaire comme dans la plupart des établissements similaires de l'époque, mais croisé, multiple, comme dans une rue intérieure, espace "fluide" animé, de caractère urbain. L'élève peut aller de sa chambre à l'atelier, de l'étude au self service, comme on va chez soi au bureau, de l'école au supermarché par des cheminements variés : avenue, ruelle, coursive, passerelle... suivant l'humeur du moment ou la météo.
Pour assurer cette complexité, gage de liberté, l'architecte a organisé les différentes fonctions selon un plan masse très hiérarchisé, rigoureux et simple, qu'il a reliées entre elles par une multitude de liaisons horizontales et verticales, extérieures et intérieures, couvertes ou non, tout aussi hiérachisées.
La lisibilité de cette "cité" est assurée par une volumétrie volontaire, massive et forte. La géométrie primaire et variée des formes, l'entrelacs des lignes, les perspectives et points de vue en font un jeu éducatif grandeur nature, une pédagogie de l'espace et de l'architecture.
Ressources complémentaires :
Région Bourgogne-Franche-Comté, Inventaire du patrimoine : accéder au Dossier IA39002014
Lycée d'enseignement général et technologique agricole (LEGTA) - 1969 à 1986
614 avenue Edgar Faure - 39570 MONTMOROT
Les bâtiments lors de la création du lycée ont été conçus par Jean-Claude Bach, architecte DPLG grand prix de Rome, et le cabinet Girard-Frachon de Dole pour la réalisation, afin d’accueillir un maximum de 350 élèves.
Les bâtiments du lycée présentent un concept architectural original avec l’utilisation d’un matériau très prégnant : la brique.
Une extension de salles de cours en bois a été créé en 2014 pour remplacer des préfabriqués.
Une œuvre décorative en briques évoquant l'ondulation des blés est commandée à M. Gautret, sculpteur, en 1969.
Tous les bâtiments de la construction initiale sont caractérisés par le parti pris très apparent de l'emploi de la brique (on les estime à 5 millions, qu’une entreprise spécialisée de Toulouse était venue poser parfaitement à la main), parfois associée au béton armé, y compris dans les espaces intérieurs.
A l'exception de l'amphithéâtre de 280 places dont le toit en pavillon est couvert de bardeau bitumé, tous les bâtiments de cet ensemble initial sont couverts soit en terrasses à faible pente soit de toits à longs pans, tous en tôle d'acier nervurée, qui, en certains endroits, redescend pour couvrir partiellement les murs.
Le lycée proprement dit, centré autour de son foyer "socioculturel", est constitué de trois sous-ensembles parallèles, orientés sud-nord, reliés les uns aux autres par un couloir d'axe est-ouest.
Ressources complémentaires :
- Région Bourgogne-Franche-Comté, Inventaire du patrimoine, 2014-2020 - Rédation Philippe Mairot, photographie Sonia Dourlot : accéder à la notice
Cet équipement a été labellisé Patrimoine XX le 29/06/2004
Adresse : 1 rue des Grands-Chantres - 39300 CROTENAY
Années de construction : 1953 ; 1968 ; 1974 ; 1978
Architecte campagne principale de construction : André Sogorb
Histoire du lieu :
Le terrain morainique du site de l'établissement favorise l'accueil d'une population nombreuse grâce à son sous-sol riche en eau. Camp de jeunesse durant la guerre, ce lieu a été investi en 1945 par un village de colonie de vacances dédié aux jeunes en difficulté. Le site change de fonction à la fin des années 1940 et se destine à l'enseignement spécialisé avec la création d'une école nationale professionnelle. Rapidement, le nombre d'élèves augmente, la capacité d'accueil des préfabriqués devient limitée et la construction de locaux permanents apparaît indispensable.
Histoire de la construction :
L'ensemble de huit bâtiments est construit par l'architecte André Sogorb, en plusieurs tranches, à partir de 1953, lorsque l'État réunit les écoles spécialisées en École Nationale de Perfectionnement.
L'architecte André Sogorb achève le premier édifice en 1953, bâtiment où se trouvent actuellement l'externat, l'administration et la cantine. La même année, il réalise le théâtre de plein air mais il faut attendre 1968 pour installer les élèves dans l'internat. Lors de l'achèvement de l'externat, une polémique a retardé les travaux. La population locale était hostile à cette architecture contemporaine particulière pour une construction scolaire et inquiète quant à l'installation définitive de jeunes personnes intellectuellement et socialement défavorisées.
L'établissement est agrandi en 1978 avec la construction du bâtiment des ateliers par Etienne Guérin.
Depuis le début des années 1980, c'est l'architecte Alain Just qui effectue les restructurations
du lycée. En 2005, il se charge de l'extension de l'externat ainsi que de l'aménagement de l'agora qui crée des espaces de jonction entre l'externat et l'internat.
L'établissement accueille des élèves de la sixième à la troisième ayant besoin d'un enseignement adapté ou sortant de la troisième pour un certificat d'aptitude professionnelle (CAP) en deux ans.
Descriptif :
L'architecture de l'établissement de Crotenay s'intègre parfaitement dans la topographie de ce site vallonné. S'inscrivant dans le mouvement puriste, cette réalisation architecturale est
une illustration du style international. André Sogorb utilise plusieurs systèmes développés par Le Corbusier : la suspension des volumes, l'association des pleins et des vides et l'imbrication des espaces.
Pour l'externat, l'architecte choisit d'associer le béton à de grandes surfaces de verre divisées en travées qui permettent la pénétration de la lumière naturelle. De l'ensemble des bâtiments se dégagent des lignes verticales avec les pilotis et les poteaux sous les portiques coupées par des lignes horizontales qui soulignent les toitures en terrasse.
Ces bâtiments : internat, exernat et logements, qui appartiennent à la première phase de travaux sont construits en moellon et béton enduit.
Celui dédié aux logements enjambe une combe grâce à un système de pilotis en béton armé qui supporte l'édifice, laissant place à un passage. L'atelier, sis sur une parcelle adjacente, réutlise les locaux d'une ancienne usine.
Les rénovations entreprises à partir des années 2000 par Alain Just ont permis de conserver les transparences tout en adaptant les bâtiments, externat et internat, aux exigences contemporaines de fonctionnement et en créant des liaisons entre ces espaces.
Sculpture "L'Oiseau" : La commande réalisée par Ulysse Gemignani dans le cadre du 1 % artistique domine le théatre de plein air et fait référence à l'occupation antique du site.
(Extrait du Dossier d’œuvre architecture IA39002029 Réalisé en 2011 par Pégeot Séverine ; Pastwa Elizabeth (Contributeur) - enquête thématique régionale, lycées publics de Franche-Comté - Photos Yves Sancey en 2006 - Inventaire du patrimoine Bourgogne-Franche-Comté)
Références complémentaires :
Patrimoine du XXe siècle en Franche-Comté
Notice EA39000001 : Base Mérimée © Ministère de la culture et de la communication, direction générale des patrimoines)
Adresse : 28 avenue de Northwich 39100 DOLE
Construction : 1972-1974
Architectes : Pierre Girard et Pierre Crozat
Cet équipement a reçu le label Architecture contemporaine remarquable en 2015.
Programme : salles de classes, foyer avec chambres, séjour et cuisine
Histoire du lieu :
La congrégation de Notre Dame de Charité du Bon Pasteur d’Angers fonde un orphelinat à Dole, le 19 décembre 1844. Il est installé sur le site actuel du Bonlieu en septembre 1856.
L’établissement bénéficie d’un agrément IMP à compter du 19 janvier 1955 et se nomme Le Bonlieu. La mixité est introduite, dans le semi-internat, le 21 juin 1976. Une convention est signée avec l’Éducation Nationale le 28 septembre 1978. Créée le 29 septembre 1982 l’association franc-comtoise Le Bonlieu assure la gestion de l’UPAES dès le 1er janvier 1983.
En référence aux annexes XXIV, Le Bonlieu, dès le 12 août 1992, devient un Institut Médico-Éducatif accueillant 75 enfants.
Le 10 avril 2001 officialise la création d’un SESSAD qui accompagne 21 enfants alors que l’IME accueille aujourd'hui 84 garçons et filles de 6 à 20 ans avec des troubles nécessitant la mise en œuvre d’une éducation spécialisée et d’un projet thérapeutique. Ces jeunes sont accueillis en internat de semaine ou en semi-internat.
Situé au centre-ville de Dole, l’IME Le Bonlieu bénéficie d’un parc clos de plus d’un hectare donnant un espace important pour la vie dans l’institution.
Le parti architectural :
Superposition de deux programmes indépendants, scolaire et hébergement, avec accès différenciés (rampe d’accès handicapés pour le scolaire, escalier extérieur pour l’hébergement).
Afin de préserver au maximum le parc et les différents aménagements de plein air, l'ensemble des fonctions d'enseignement et de logement est réuni en un seul corps de bâtiment.
Les façades sur le parc sont privilégiées. A cause du sol hétérogène, le système constructif s'est orienté par endroit vers des fondations sur pilotis, servant de préau pour la partie scolaire.
Adresse : Avenue Charles Laurent-Thouverey - 39100 Dole
1965 Construction initiale : Jean Papet & Pierre Censelme, architectes
1995 Nouveau bâtiment Externat : Christian Schouwey, architecte
2022 Extension bâtiment Internant et Restauration
Sur une parcelle de 5ha, les bâtiments sont marqués par les tendances architecturales des années 60 pour la réalisation d'établissements scolaires : Le rythme des façades ordonnancées ainsi que le procédé de construction utilisé rappellent les bâtiments du lycée Louis Pergaud de Besançon. Ces constructions élevées en béton enduit reposent sur un niveau bas recouvert de moellon calcaire, elles varient selon leur fonction entre un et quatre niveaux, tenant compte également de la déclivité du terrain : orientées au nord pour les salles destinées au dessin industriel, a contrario au sud pour les salles d'externat, en toit terrasse pour la plupart d'entre elles, les sheds étant réservés aux bâtiments d'ateliers.
L'externat, l'internat, la restauration, le GRETA, l'atelier et le bâtiment des logements datent de la première campagne de construction.
L'établissement connaît une nouvelle série de travaux au début des années 1990. L'architecte Christian Schouvey transforme la toiture des ateliers et achève en 1995 la construction du nouvel externat : de facture post-moderne, il contraste avec la première période de construction : Des séries de fenêtres courent sur toute la longueur de l'édifice et alternent en élévation avec des niveaux bardés de matériau synthétique. Une rampe d'accès barre la façade postérieure à la base de laquelle s'ouvrent, tels les hublots d'un paquebot, neuf fenêtres rondes.
A partir de 2010, les façades du bâtiment des logements ainsi que celles de l'internat sont isolées pour favoriser les économies d'énergie. Le pignon sud de l'internat accueille désormais 78 panneaux photovoltaïques.
Une restructuration d'ampleur des espaces de vie au niveau de l'internat et de ses capacités d'accueil a été effectuée de pair, et livrée à la rentrée 2012.
Le bâtiment des ateliers se compose de trois nefs au toit bombé constitué transversalement de l'alternance de voûtes de béton en berceau renversé et de verrières voûtées en berceau sur toute la longueur du bâtiment.
La partie sud de la parcelle est occupée par les installations sportives de plein air et le gymnase, couvert d'un toit en tôle nervurée.
Deux sculptures ont été réalisées dans le cadre de la commande 1 %, un grand signal métallique extérieur et un bas-relief en marbre.
Ressources complémentaires :
Région Bourgogne-Franche-Comté, Inventaire du patrimoine : accéder au Dossier IA39002011 - 2011 - S. Pégeot, E. Pastwa