A la fin du XIXème siècle, l’enseignement primaire obligatoire a entrainé la construction d’écoles ou mairies-écoles dans chaque commune.
L’enseignement supérieur se concentre dans les villes, où les lycées très académiques sont des enclaves favorisant la concentration des élèves : le bâtiment, accessible en un point, se compose de salles de classe neutres organisées autour d’une cour centrale.
La production d’établissements scolaires a été très importante au XXème siècle pour des raisons démographiques et politiques (allongement de la durée légale de la scolarité, ambition de porter 80% d’une classe d’âge au baccalauréat).
Durant ce siècle, l’évolution des méthodes pédagogiques, l’ouverture des établissements vers la ville, les théories hygiénistes, le développement de l’enseignement technique et professionnel, la généralisation de l’enseignement supérieur, la mixité, ont totalement bouleversé les cadres de l’éducation et ont nécessité une réponse architecturale nouvelle.
Les bâtiments doivent répondre à des objectifs fonctionnels précis :
Pour répondre à ces exigences, les volumes des pièces sont calculés pour les groupes, offrant une hauteur sous plafond de 3.5 à 4 m de haut dans les salles de classe.
Les circulations intérieures sont larges et abondamment éclairées, elles desservent les classes sur un côté, le second étant largement vitré. La répartition des fonctions dans des pavillons spécifiques étend la circulation des élèves sur la totalité de l’emprise de l’établissement scolaire.
Illustr. Lons le Saunier (39), lycée professionnel Le Corbusier (J. Dubus arch.) :
circulations intérieures
Le traitement architectural de ce programme doit créer une ambiance favorable et stimulante, tout en affirmant une fonction d’utilité publique. L’enseignement est porteur d’une valeur de progrès social qu’affiche le bâtiment.
C’est pourquoi les réalisations allient une forme évoquant la stabilité et l’équilibre de l’institution et de sa mission, et l’innovation liée au progrès.
Illustr. entrées et façades principales |
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Damparis (39), collège Jean Jaurès |
- Poligny (39), ENIL |
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Jusqu’à la généralisation de la mixité en 1968, le bâtiment offre une symétrie parfaite (filles/garçons), l’administration occupant la partie centrale. A la fin du siècle, les formes se libèrent.
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Illustr. Damparis (39), collège Jean Jaurès |
Illustr. Dole (39), école Jeanne d'Arc |
Les années d’après-guerre doivent répondre à la pénurie d’établissement et sont une période de production intense, fruit d’une politique nationale ambitieuse et techniciste. Les modèles, sous forme de barres et/ou boîtes sont élaborés et répartis sur l’ensemble du territoire français.
Illustr. Vesoul (70), lycée des Haberges, 1990 arch. christian Bergeret & Luc Hédou