A la fin du XIXème siècle, l’enseignement primaire obligatoire a entrainé la construction d’écoles ou mairies-écoles dans chaque commune.
L’enseignement supérieur se concentre dans les villes, où les lycées très académiques sont des enclaves favorisant la concentration des élèves : le bâtiment, accessible en un point, se compose de salles de classe neutres organisées autour d’une cour centrale.
La production d’établissements scolaires a été très importante au XXème siècle pour des raisons démographiques et politiques (allongement de la durée légale de la scolarité, ambition de porter 80% d’une classe d’âge au baccalauréat).
Durant ce siècle, l’évolution des méthodes pédagogiques, l’ouverture des établissements vers la ville, les théories hygiénistes, le développement de l’enseignement technique et professionnel, la généralisation de l’enseignement supérieur, la mixité, ont totalement bouleversé les cadres de l’éducation et ont nécessité une réponse architecturale nouvelle.
L'équipement scolaire s’inscrit généralement en site urbain, à proximité des secteurs résidentiels.
Il constitue un pôle d’attraction dans le quartier mais conserve un isolement relatif, à l’abri des désordres qui pourraient gêner l’enseignement.
Illustr. Vues aériennes : |
Le thème de la fermeture ou de l’ouverture est un classique du discours courant sur les établissements. Un lieu commun consiste à présenter les établissements scolaires anciens comme des couvents. À l’inverse, depuis quelques décennies, l’idée qu’il faut ouvrir les établissements est devenue dominante, même si le souci de l’ordre ou du sérieux des études la tempère parfois : ouvrir sur l’extérieur, ouvrir sur la vie.
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Illustr. Lycée Victor Bérard - Morez (39) - Entrée principale |
Il a fallu un siècle pour que cette évolution aboutisse complètement et que l’établissement scolaire s’ouvre sur la ville, visuellement et exceptionnellement physiquement, les clôtures s’allègent pour devenir plus transparentes et laisser voir les espaces extérieurs du groupe scolaire. Pourtant, il reste un lieu protégé et clos, accessible aux élèves et au public en un seul point facilement contrôlé par les adultes. Généralement, cette entrée est monumentalisée par un traitement particulier et porte le nom de l’établissement.
Illustr. Collège Jean-Jaurès à Damparis (39) et Groupe scolaire à Tavaux (39), construction années 30, arch. Henri Vidal |
L’organisation des sites a évolué.
Jusqu’aux années 30, les différentes fonctionnalités sont abritées dans un volume unique, à l’exception de l’internat qui est souvent dissocié et possède un accès indépendant. La ou les cours sont l’unique espace extérieur de l’établissement vers lequel convergent les bâtiments. Une cour à l’avant peut être accessible sous conditions (parents, intervenants…) alors que la cour à l’arrière est strictement réservée aux élèves et enseignants.
La multiplication des enseignements techniques et spécialisés a entrainé un éclatement de l’établissement sur sa parcelle. Dans ce système pavillonnaire, les espaces extérieurs sont à la fois voués à la détente et à la circulation, parfois matérialisés par des galeries ou passerelles. Les établissements deviennent de véritables « cités scolaires », regroupant les collèges et lycées dans la même enceinte.
Des bâtiments dédiés s’organisent sur le site. Ils sont conçus en fonction de l’enseignement qu’ils abritent, en termes de volumes, orientation, luminosité, etc.
Dans cette organisation, l’administration occupe le pavillon d’entrée, des équipements (gymnase, salle des fêtes…) sont implantés en périphérie pour un accès facile. Les pavillons d’enseignement restent au centre de la parcelle.
Illustr. Morez (39), lycée Victor Bérard | Illustr. Damparis (39), collège Jean Jaurès | ||
Illustr. Tavaux (39) : groupe scolaire | Illustr. Lons le S.(39), lycée Jean-Michel |