[...] Elle vient se caler au sud-est contre la Montagne du Laveron. De ce fait, la ligne de contact entre le plateau et la chaîne plissée est bien nette, contrairement à ce qui se passe plus au nord-est.
Prenant sa source en montagne, dans le marais de Malpas, le long de la « Combe du Sauvage » à 930 m d’altitude, le Drugeon coule sur un substrat d’alluvions où il perd une partie de ses eaux (ces infiltrations alimentent un cours d’eau souterrain qui conduit à la Source de la Loue).
Un programme de décorrection du tracé du cours d’eau, canalisé dans les années 50, vise actuellement à restaurer ses nombreux méandres et les zones humides adjacentes. Plus qu’ailleurs, la paysage a gardé la marque des temps froids du Quaternaire. La stagnation de l’eau sur les terres imperméables des cuvettes synclinales a permis le développement des tourbières par décomposition de mousses, exploitées au XIXe siècle pour le chauffage des habitants et comme litière pour les animaux, aujourd’hui considérées comme réservoirs biologiques de haute valeur.
De nombreuses espèces rares, de type arctique notamment, peuvent être observées localement. La réserve naturelle de Frasne contient de vastes plans d’eau reliés par la forêt de Forbonnet, très touchée par la tempête fin décembre 1999 : étang de Frasne, étang Berthelot, le Varot, l’Entonnoir bordé par la ligne TGV juste avant le franchissement du Laveron en tunnel.
Espaces urbanisés
Les glaciers, qui débordé jusque-là, ont abandonné des dépôts importants au cours de leur retrait. Les gravières et leurs excavations viennent remettre au jour ces stratifications enfouies, comme celles situées au nord-est, entre le Bief Rouge et l’aérodrome de Pontarlier.
Les villages de cet ensemble conservent en matière d’urbanisation les mêmes caractéristiques que celles évoquées dans les deux sous-unités « Le plateau de Levier » et « Le plateau de Frasne ».
La Rivière-Drugeon se distingue cependant par la mixité des typologies et la qualité de son architecture, héritées de son statut de place forte indépendante du Moyen-âge. L’église Saint-Nicolas du XVe siècle de style gothique flamboyant, inscrite à l’inventaire des monuments historiques, le presbytère du XVIIe, ainsi que les bâtisses des XVIIIe et XIXe siècle, forment un ensemble remarquable autour de la place Charles-le-Téméraire, récemment recomposée.
Les villages voisins de Houtaud et Bouverans comprennent chacun une croix du XVIIe inscrite.
A noter à Bouverans, une butte en herbe particulière : le fort Bachin, nécropole mérovingienne, inscrite à l’inventaire des monuments historiques.
Entre la Rivière-Drugeon et Bannans, la station de traitement des eaux usées du Plateau de Frasne est en cours d’achèvement, au bord des méandres restaurés du Drugeon dans le cadre d’un programme LIFE (Ligne d’intervention financière pour l’environnement) financé par l’Europe. Une fonction pédagogique a été associée à la fonction technique de l’ouvrage, afin de cristalliser le rôle essentiel d’un tel édifice public, à l’aube du XXIe siècle.