[...] Le modelé topographique, non uniformément plat, ondule calmement.
Les phénomènes karstiques assèchent l’ensemble de la sous-unité, excepté à l’ouest le Val de Boujailles, qui se singularise nettement par la présence d’eau subaérienne : étang de la Seigne, ruisseau du Bief Poissons, la Fuve, la Dame, animant moulins et scieries jusqu’au début du XXe siècle.
Si au XIXe siècle, la polyculture (froment, orge, avoine, chanvre) est très prégnante dans le paysage, le XXe siècle se tourne vers l’élevage laitier, mieux adapté à ce plateau d’altitude.
Ici, prairies et pâtures l’emportent sur la forêt qui se segmente en un semis de bosquets entre lesquels les formations buissonnantes tendent à s’installer (Combe de la Rochette…)
Il en résulte des ruptures qui déterminent un paysage, moins ouvert que ne le laisserait penser la part des formations végétales basses dans l’occupation du sol.
Le plateau de Pissenavache (hameau isolé et central) entre mont Séverin (921 m), et Côte du Fol (944 m), termine la sous-unité au nord-est. Les carrières de Chaffois en entament ponctuellement le rebord méridional.
Espaces urbanisés
Dès le Moyen-âge, les villages de ce secteur se développent, privilégiés économiquement par le passage de la route du sel sur l’ancienne voie romaine reliant Salins-les-Bains à Pontarlier, la Suisse et l’Italie, par le Col de Jougne.
Leurs caractéristiques urbaines et architecturales semblent identiques à celles de la sous-unité précédente.
Les vastes fermes à auvent des XVIIIe et XIXe siècle qui gagnent un peu en hauteur constituent les unités de base bien individualisées des villages, tandis que les bâtiments publics gardent la même architecture institutionnelle du XIXe siècle.
Les deux tours-clochers, surmontées de flèches élancées de l’église néogothique de Boujailles, véritable cathédrale du Haut-Doubs, classée monument historique en 1995, constituent un point d’appel visuel fort du paysage local.
Frasne tient lieu de pôle central et tente de s’affirmer dans ce rôle, favorisé par la présence d’une gare TGV, entre France et Suisse. La tradition artisanale y perdure, et les industries (scieries notamment) prennent de l’ampleur, notamment au sud, au contact de la zone humide. Les maisons individuelles récentes, souvent regroupées en lotissements, viennent s’ajouter au tissu ancien des villages.