[…] La forêt enveloppe complètement ces reliefs et déborde même sur les zones basses où le dispositif en clairières des espaces agricoles est encore bien visible. Le contraste avec l’aire d’influence bisontine mérite d’être relevé.
L’autoroute A36 – La Comtoise qui traverse cette zone permet d’en faire facilement le constat. Selon l’axe des dépressions qui prennent place entre les rides, la vue se structure longitudinalement autour d’espaces ouverts en cultures et prairies, qui se prolongent par des versants et des crêtes boisés.
En raison même de leur élévation, les reliefs ménagent des panoramas sur les vallées proches situées au nord et au sud. L’effet de confinement visuel lié à la forte présence de la forêt s’en trouve quelque peu atténué. La commune de Roulans, par exemple, étend son territoire dans un vallon fermé au sud par l’anticlinal boisé de la Montagne Notre-Dame d’Aigremont qui culmine à 554 m et surplombe la vallée du Doubs.
Au nord-est de la section, le Crenu, affluent de l’Ognon qui prend sa naissance entre le Mont du Ciel (473 m) et le Mont Adam (424 m) emprunte l’étroit couloir dominé par le château de Montmartin, reliant le plateau ouvert qui s’étale de Cuse-et-Adrisans à Autechaux, à Avilley dans la vallée voisine.
Espaces urbanisés
Le contraste avec la sous-unité Du Jura à Besançon est frappant. On retrouve ici une ruralité beaucoup plus marquée, même si l’influence de Besançon se fait encore sentir à Châtillon-le-Duc et Tallenay. Deux villages se disputent le statut de pôle central du secteur : Roulans qui accueille le collège, et Marchaux dont la centralité va se trouver renforcée grâce au nouvel échangeur autoroutier. On y trouve les plus vastes plages d’extension, sous forme de lotissements, en même temps que la majorité des implantations économiques non agricoles. Dans les bourgs, la réhabilitation est omniprésente. Tuiles mécaniques, volets en bois et roulants préfabriqués, crépis, antennes paraboliques et jardinières fleuries s’accrochent aux maisons anciennes. Les matériaux fonctionnels standardisés se voient largement aussi sur les bâtiments agricoles des années 80-90, à la périphérie des villages.
Parmi les éléments du patrimoine ancien très varié, les édifices liés à l’eau gardent une place importante. Au cœur des villages, les lavoirs servent souvent encore de point de repère, parfois d’abri-bus et de cabine téléphonique, comme à Rognon. Le déplacement du Crenu, ruisseau traversant ce village à la fin du XIXe siècle, a dilaté l’espace central structurant, aujourd’hui voué à la route et en attente de requalification. Ici encore, les mairies-lavoirs sont remarquables, comme celle de Marchaux, du XIXe siècle inscrite à l’inventaire des monuments historiques. A Châtillon-le-Duc, le site de l’ancien château fort, dominant la vallée de l’Ognon au nord, est inscrit. A Roulans, le château du XVe remanié au XIXe siècle, également inscrit, surplombe superbement la vallée du Doubs.
Les hangars de l’aérodrome de Thise datant de 1937, qui marquent l’entrée est de Besançon, sont en attente d’inscription à l’inventaire.