[...] Là, des panoramas immenses, que les remontées mécaniques du domaine skiable de Métabief permettent de découvrir, s’ouvrent jusqu’aux Alpes. Pour le reste, l’essentiel du paysage est formé de pré-bois exposés à la déprise agricole.
La forêt, souvent mélangée de hêtres et de sapins, offre une physionomie hétérogène, tant dans la hauteur que dans la densité de son couvert.
Des clairières, de tailles et de formes variées, constituent des sites d’estive pour les troupeaux venus des villages alentour ou de Suisse.
Une des clairières, plus vaste que les autres, accueille un des plus hauts villages du département (1083 m d’altitude) en son extrémité sud, Chapelle-des-Bois, bien connu pour sa distillerie de gentiane et maintenant haut-lieu du ski de fond.
A l’extrémité du long couloir étroit, froid et venté de la Combe des Cives, le village isolé de Chapelle-des-Bois, domine un espace habillé de prairies ondulantes. Les fonds en cuvette mal drainés s’emplissent de tourbières et du lac des Mortes, sous les falaises de la Roche Champion (1355 m). Au nord et à l’ouest, un paysage de transition composé de pré-bois s’immisce dans la forêt du Mont Noir (1274 m). La commune est protégée en totalité en site inscrit depuis 1974.
Espaces urbanisés
Outre les nombreuses fermes dispersées, Chapelle-des-Bois constitue le seul village implanté dans cette partie doubiste du massif du Risoux.
L’urbanisation de Chapelle-des-Bois se compose de trois unités distinctes dans l’espace : le village groupé, les hameaux principaux, les fermes isolées. Dans le village, les anciennes fermes agglomérées autour d’une place ouverte sur l’église (XVIIe siècle, inscrite) et le presbytère se desserrent au niveau de la fromagerie et de l’école. Les espaces publics prennent forme grâce aux limites construites par l’espace privé : façades, murets, jardins. Le tissu aéré et l’absence de clôture caractérisent le village. Un pôle récent détaché du village ancien s’est développé au nord (au départ des pistes de ski de fond). Des habitations individuelles et des constructions liées au tourisme s’égrènent le long des voies de circulation.
Un nouveau quartier d’habitations individuelles est en cours de réflexion. Il devra relier l’ancien village et le pôle touristique.
En dehors du village, les constructions se sont organisées en petits hameaux, fixés ponctuellement le long de la voie principale. Ces hameaux sont issus de regroupement de familles ou d’activités : distillerie, scierie des Mortes…
De nombreuses fermes isolées, souvent en lisières de forêt, occupent l’ensemble du territoire communal. Cette occupation du territoire est la trace de l’occupation du sol primitive à Chapelle-des-Bois. Les fermes basses, les plus anciennes, trapues et massives, s’apparentent à celles du Jura. La tôle galvanisée est présente en toiture et en façade. Le bardage de protection du mur exposé aux intempéries, côté sud-ouest, est en tavaillons d’épicéa. Fin XVIIIe et début XIXe, le niveau de vie s’améliore, de nouvelles fonctions apparaissent (artisanat…), les bâtiments s’agrandissent. Certaines fermes existantes sont rehaussées, les constructions neuves comportent un étage sur rez-de-chaussée. Le XXe siècle a connu des transformations profondes dans le monde de la construction du fait des progrès techniques et de l’essor des moyens de communication. Autrefois polyfonctionnel, le bâti se spécialise : habitat, élevage ou artisanat.