[...] Le vallon de Théverot, rejoignant le Doubs à Grand-Combe Châteleu, induit une rupture secondaire qui dédouble cet ensemble entre Sauget et Mont Châteleu.
Si la forêt reste importante, elle laisse une part plus grande à l’élevage. Le gabarit des clairières est plus vaste et celles-ci sont souvent coalescentes.
Corollairement, l’emprise humaine est plus sensible dans le paysage avec des fermes plus nombreuses, isolées ou regroupées en hameaux rapprochés.
Montlebon, tourné vers le val de Morteau, se compose principalement de deux pôles urbanisés : Sur-la-Seigne, village étiré, ramifié, qui occupe le pied de versant septentrional du Mont Gaudichot (1024 m) en limite de la zone humide du Doubs, et Derrière-le-Mont (le Mont Gaudichot) implanté dans une petite reculée fermée par la Roche du Vion Billard.
Plus au sud-ouest, le village des Gras est implanté entre la longue barre des Rochers du Cerf (1210 m) et le Mont Châteleu (1302 m, vue panoramique sur les Alpes), reliés par le sentier de randonnée GR5. Le territoire communal est parcouru par de nombreux ruisseaux et bief dont le Théverot.
Les échanges entre France et Suisse remontent à loin : des vestiges de voies à ornières sont visibles aux Charmottes, commune de Montlebon, sur l’axe menant à la Brévine, dans le Val de Travers. La pointe nord-est de la sous-unité se termine par le Col des Roches (1000 m), point de passage obligé fréquenté entre le Val de Morteau et le Locle, en Suisse
Espaces urbanisés
Cette sous-unité intègre les villages, hameaux, fermes isolées de Montlebon (ferme Cairey-Remmonnay aux Cernoniers du XVIIIe, inscrite), les Gras, et des Monts de Grand’Combe- Châteleu. Le XIXe siècle a été marqué par la multiplication des activités artisanales et proto-industrielles, notamment le long des cours d’eau du Théverot, de la Douve, de la Malcombe : moulins, scieries, martinets de forge (taillanderie…), fabriques de cuivre, tanneries, métiers à tisser, tuileries…
Les agriculteurs-éleveurs cumulent souvent une activité artisanale, liée à l’horlogerie ou à la fabrication d’outillages de précision. Aux fermes à large toit et tuyé, unité de base de composition des villages et hameaux, sont associées des maisons-ateliers, à l’étage éclairé de fenêtres.
Au XXe siècle, la proximité du Val de Morteau et de la Suisse favorise l’expansion urbaine des villages. Aux Gras par exemple, les lotissements se succèdent pour répondre à la demande foncière : la Montée en 1960, les Epaisses en 1965, Garnache en 1979…
A Montlebon, les nouveaux quartiers se propagent « Sur la Seigne », à proximité immédiate de l’ancien couvent des Minimes (XIe siècle, inscrit), des équipements et de la ville de Morteau. L’essor du tourisme d’hiver et d’été est perceptible dans le paysage : signalétique, structures d’hébergement et de restauration, aménagement de chemins et de pistes induisent un accroissement de la fréquentation et donc des déplacements (en automobile, à pied, à vélo, à cheval, à ski, ULM, parapente). En face de Villers-le-Lac, sur la rive droite du Doubs, les remontées mécaniques liées aux pistes de ski sont visibles sur le versant français du Meix Musy (1287 m).