[...] L’urbanisation, tout en étant importante (Clerval, l’Isle-sur-le-Doubs, Colombier-Fontaine) ménage des tronçons de vallée au caractère campagnard affirmé. La carte de composition visuelle traduit bien cette dualité du paysage où l’emprise forte du bâti alterne avec celle des cultures et des prairies.
Les vues sur le Doubs, en contrebas, sur les forêts, en crête ou en versant, reviennent comme des éléments constants dans le paysage. Les cartes d’ampleur et de soumission à la vue montrent que le secteur, dans son ensemble, est ouvert et offre des possibilités de panoramas selon l’axe de la vallée.
Si le cours du Doubs est relativement linéaire et calme entre l’agglomération urbaine et Longevelle-sur-Doubs, il développe ensuite une série de grands méandres vigoureux au voisinage de l’Isle-sur-le-Doubs, alors que le fond de vallée ouvert s’élargit avant de s’incruster dans la Bordure jurassienne.
Depuis 1832, le tracé du canal du Rhône au Rhin épouse au plus près possible le cours du Doubs, avec un franchissement en tunnel à la Prétière. La voie navigable emprunte le lit de la rivière lorsque la profondeur et la pente le permettent.
A Dampierre-sur-le-Doubs, de nombreuses sablières investissent la plaine alluviale entre les deux voies d’eau.
Espaces urbanisés
Vers 1850, les frères Japy de Beaucourt transforment le château médiéval de L’Isle-sur-le-Doubs construit sur la plus grande des îles du site. Au fil du temps, il devient forge puis tréfilerie. Sa reconversion en visserie-boulonnerie transforme L’Isle-sur-le-Doubs en cité industrielle, profitant également du canal du Rhône au Rhin pour ses échanges commerciaux.
Pôle central du territoire local, ce bourg voit aujourd’hui son attractivité réduite par le développement de l’aire urbaine de Montbéliard, trop proche. La perte de vitesse de la petite cité est devenue flagrante, laissant derrière elle un patrimoine industrielle remarquable, mais hélas en voie de ruine. Si les sheds de l’usine appuient encore la position stratégique de l’île (comportant également mairie et église), la tour-proche, vestige historique qui marqua l’entrée de l’usine, vient de disparaître.
L’influence de Montbéliard est notable sur toute la section par l’étendue croissante des zones pavillonnaires. Si le cadre rural originel est encore sensible dans quelques centres de villages qui ont gardé un charme champêtre du XIXe siècle, comme à Saint-Maurice-Colombier, l’aménagement des espaces publics tend de plus en plus à les uniformiser.
La multiplication des ronds-points, le tracé des rues et des trottoirs, l’emploi des mêmes matériaux (notamment le pavé ciment), le mobilier urbain, le fleurissement en jardinières, banalisent et appauvrissent les lieux communs.
Quelques sites particuliers sont protégés : à l’Isle-sur-Doubs, les bords du canal du Moulin sont site inscrit – le dolmen de Santoche (2500 avant JC) est classé monument historique.