[...] Le point de confluence avec la rivière s’établit au cœur du site de Baume-les-Dames, à l’est de la Roche de Châtard. La vallée du Cusancin annonce, avec une taille plus réduite, les grandes vallées qui entaillent les premier et second plateaux en gorges.
On y retrouve des traits de paysage caractéristiques : versants raides dominés par des corniches sur lesquels les niveaux d’encaissement apparaissent, et ennoyés de groises. La base des versants modelés dans les roches moins dures ont des formes plus souples. Sous l’action de l’érosion, certains versants se sont évidés : à Cusance, à hauteur de la pisciculture, sous Montivernage ; à Guillon-les-Bains, à hauteur des thermes…
Secondairement, les formations végétales qui équipent ces versants se différencient en fonction de la pente, de l’exposition et de la nature du sol. L’enfrichement et le reboisement gagnent préférentiellement les parties basses des versants aux ressources déclinantes.
L’attrait touristique et récréatif de cette vallée n’en est pas moins fort et permet un redéploiement des activités qui met à profit la grande qualité paysagère de ce site.
Du Puits des Alloz à l’ouest de la Grande Combe, la vallée est large d’une centaine de mètres et s’encaisse peu (50 m). Ensuite, elle se creuse profondément (100-200 m), se resserre, décrit de nombreux méandres, et devient un véritable canyon dans le kilomètre précédent le val de Cusance. Elle est complètement boisée et parcourue par un mince lit de cailloux où coule le Torrent des Alloz lors des périodes pluviales. A ce niveau, une rupture s’établit. La vallée toujours très encaissée s’élargit (100 à 300 m), pour accueillir l’habitat.
Espaces urbanisés
Cette petite section forme par endroits de petits bassins où l’habitat s’est installé. Elle ne compte que deux villages propres à l’illustrer sur le plan de l’urbanisation : Guillon-les-Bains et Cusance. Guillon-les-Bains exploite à la fin du XVIIIe une source d’eau réputée vertueuse pour combattre les affections hépatiques et cutanées. Très réputée et fréquentée au XIXe siècle, l’activité thermale s’interrompt durant la Seconde Guerre Mondiale. Il ne reste aujourd’hui que l’ancien bâtiment des thermes reconverti en colonie de vacances.
Cusance est formé de deux hameaux : Cusance le Prieuré, et le Val de Cusance, distants de quelques centaines de mètres. Les petites industries liées à la rivière depuis le Moyen-âge, ont toutes disparus au XIXe siècle. La chapelle de Saint-Erminfroid, du nom du fondateur d’un monastère au VIIe siècle, est édifiée sur les ruines du château médiéval, dominant la vallée. La source du Cusancin et la Source Bleue sont sites inscrits depuis 1942.
Le charme de la vallée a introduit dans les typologies un mélange de fermes rurales et de résidences secondaires du début du siècle.
Ce paysage est resté relativement préservé de l’urbanisation récente, en raison de son isolement.