[...] Cependant, elle présente une topographie hybride pour laquelle le terme de plateau n’est pas vraiment adapté.
Il y a bien une surface de référence dont l’altitude, caractéristique du palier inférieur, s’établit autour de 500-550 m et vient s’appuyer sur le Lomont au nord. Mais cette surface est si largement éventrée par le Cusancin à l’ouest et par la Barbèche à l’est, que le plateau en tant que tel se réduit à quelques entablements, de part et d’autre de ces vallées, et au bassin fermé de Sancey.
Par ailleurs, le talus qui assure le contact avec le palier supérieur de Pierrefontaine est très crénelé dans son tracé et isole des promontoires avancés (Mont de Belvoir par exemple) qui contribuent au morcellement de cette sous-unité. Les modes d’occupation du sol y sont moins diversifiés car les terroirs agricoles sont majoritairement consacrés à la prairie.
En ce qui concerne la qualité visuelle des paysages, il est intéressant de constater que cette partie du plateau, peu conforme à sa définition topographique, révèle de fortes valeurs d’ampleur et de soumission à la vue. Le même constat peut être fait sur toute cette extrémité est car le paysage du palier supérieur présente des caractéristiques visuelles analogues.
Espaces urbanisés
Dans ce territoire mouvementé, les villages ont pris possession des replats abrités par les reliefs. Ils sont constitués de grosses fermes d’élevage, installées en groupement, sans continuité immédiate le plus souvent.
Elles forment un espace public plutôt relâché dont la fonction utilitaire s’est transformée au cours du siècle. Les tas de fumier ont fait place au stationnement des automobiles.
De plus en plus délocalisées, les exploitations agricoles ponctuent le paysage de leurs volumes isolés, tandis qu’à l’intérieur des villages, les anciennes fermes se vident ou, au mieux, se convertissent en habitation.
Sur la frange sud de la sous-unité, le promontoire du château de Belvoir (XIIIe siècle, inscrit à l’inventaire des monuments historiques) qui domine de 150 m le val de Sancey, constitue un site exceptionnel, inscrit. Le village étagé recèle également des éléments d’architecture remarquables : la halle du XVIe, également inscrite, mais aussi dans certaines maisons, le travail des entourages de portes et de fenêtres, les escaliers et les cheminées intérieures.
L’ensemble constitue un témoignage rare dans le Doubs de village médiéval encore intact mais malheureusement en voie de ruine.