Paysages
Dans sa partie médiane, la vallée et ses affluents fournissent l’illustration d’un réseau hydrographique en relief plissé avec un tracé typique en baïonnette. Les cours d’eau sont guidés par les gouttières synclinales avant d’emprunter les cluses perpendiculaires et de passer ainsi d’un val à l’autre par un changement brusque de direction. Pour la Bienne, l’action érosive fut telle qu’elle a entaillé profondément le plancher structural de sa vallée pour y façonner des gorges resserrées que les voies de communication ne parviennent pas à emprunter d’une manière continue. De ce fait, la Bienne contribue à isoler plus qu’à relier Morez, et tout son haut bassin, de son débouché aval contrôlé par la ville de Saint-Claude. Celle-ci constitue le point de concours de plusieurs vallées adjacentes tout aussi encaissées que la Bienne, les gorges du Flumen en sont l’exemple le plus saisissant. En raison des contraintes physiques dont il procède, le paysage s’organise d’une manière singulière ; si l’impression d’encaissement est constante, elle se marque d’un contraste fort entre les défilés sauvages où la nature s’offre en spectacle et les sillons urbains qui concentrent une population industrieuse.
Les gorges de la Bienne
Les gorges de la Bienne, avec un dénivelé moyen
d'environ 500 m, font figure de véritable canyon. Elles sont presque rectilignes en aval de Lézat jusqu'à la Rixouse, village que l'on aperçoit à flanc de versant. La forêt semble omniprésente en versant ubac. Mais, en adret, de larges clairières se sont établies en profitant de très relatifs replats.
Espaces urbanisés
De climat et de topographie difficiles, le secteur est fortement marqué par les rivières qui entaillent des vallées profondes et ont généré la première révolution industrielle basée sur la force hydraulique dès le XVIII° siècle. Cette unité se caractérise par une forte proportion « urbaine », notamment avec les villes de Morbier, Morez et Saint-Claude qui portent encore les traces évidentes de ce phénomène. Les agglomérations et le bâti s’adaptent parfaitement à la topographie très accentuée de la région.
Les bâtiments publics, monumentaux et de grande qualité, sont précédés d’une place, seul espace libre dans une structure urbaine où l’économie de surface prime.
Composé d’immeubles de villes et de maison d’ouvriers, le bâti « ordinaire » très dense et implanté à l’alignement a un caractère très urbain ; de rares fermes cohabitent avec les anciennes maisons des ouvriers.
Les villes affichent des couleurs « baroques », contrastant avec la tradition des régions environnantes.