Paysages
Si la culture de la vigne donne son unité à cette partie de la bordure jurassienne, la réalité géographique
et paysagère qu’elle englobe est évidemment plus variée. Vers l’est, l’effet de barrière est souvent renforcé par la présence de barres rocheuses et de forêts qui soulignent le haut de versant. En contrebas, sur les basses pentes, marnes et cailloutis calcaires, en se mêlant, donnent à la vigne son support naturel auxquels les vins jurassiens doivent certaines de leurs caractéristiques de goût.
Le paysage prend là un aspect méticuleusement jardiné. Plus loin vers l’ouest, la pente générale s’amortit pour se raccorder à la Bresse par un glacis-versant parcouru de cours d’eau très ramifiés. Ceux-ci isolent des collines confuses et surbaissées, occupées par des cultures et des lambeaux de forêt. En raison de l’appel de la pente vers l’ouest, le champ visuel reste assez dégagé surtout au passage des principaux cours d’eau issus des reculées. Avec les villes d’Arbois, Poligny et Lons le Saunier, la composante urbaine achève de donner son cachet au paysage du vignoble.
L'avant-pays d'Arbois
Le pays qui s'étend à l'ouest d'Arbois se présente sous la forme d'un plan incliné et ondulé. Le paysage est riche : les parcelles de vignes colonisent les versants tandis que les bois chapeautent les sommets. Mais ce sont en fait les cultures et les prés qui occupent la plus grande partie de l'espace. Quelques villages sont offerts à la vue : Les Arsures, Montigny-les-Arsures, Villette-les-Arbois.
Espaces urbanisés
La topographie assez animée du vignoble offre une très grande diversité de sites : village-rue, de croupes, de crête, de coteau, les villages à très forte densité s’accrochent au relief et ont des morphologies particulières rehaussées par le caractère très minéral des bâtiments qui se juxtaposent de manière répétitive en longues bandes, et ce, malgré la déclivité que peuvent avoir certaines rues.
La ferme viticole s’identifie de façon particulière : elle ne comporte en général que deux travées. La travée d’habitation comporte deux niveaux : celui de la cave semi-enterrée accessible par un escalier extérieur et celui de l’habitation surélevée accessible par un escalier et balcon de pierre. Souvent un troisième niveau d’habitation se signale par une lucarne.
L’écurie, qui se situe au fond de la grange, n’abrite plus qu’une ou deux vaches, pour la production interne de lait et de fromage, et un cheval pour le travail de la vigne.
En milieu plus urbain, la maison du petit viticulteur ne comprend souvent qu’une seule travée. Dans les villages situés en pied de coteau, l’activité est souvent mixte (élevage et viticulture) et la ferme retrouve alors sa troisième travée d’écurie.
Pour les grosses exploitations viticoles, la ferme se scinde en plusieurs bâtiments qui s’organisent autour d’une cour fermée : l’architecture devient plus massive et cossue.
Diversité des sites, diversité des tailles d’exploitation font que l’architecture viticole se décline dans une multitude de variantes.
L’aisance des viticulteurs a permis d’exploiter les capacités du calcaire local et de façonner avec un très grand savoir-faire, marches d’escalier, dalles de balcon, linteaux cintrés, chaînes d’angles, moulures, corniches etc. qui confèrent à l’architecture locale qualité et diversité rehaussées par la coloration très soutenue de la pierre qui reste apparente, caractères prégnants que pérennise une activité toujours prospère.