[...] En direction oblique par rapport à celui-ci, se met en place un dispositif alterné et parallèle de monts assez amples (Montagne du Larmont surlignée d’une longue falaise allant jusqu’au Grand-Taureau à 1323 m, doté d’une table d’orientation (GR5) – Plan des Fourgs (belvédère de la Roche Sarrasine) – Montagne de l’Herba 1303 m) et de vals plus resserrés (les Alliés, les Verrières, Entre Les Fourgs).
Secondairement, des combes et des crêtes plus effilées viennent accidenter la structure plissée. La relative vigueur du relief et la forte compartimentation qui en résulte font que les terroirs, qui se structurent à partir des noyaux villageois, se ramifient au gré des contraintes topographiques. Au sud, à l’extrémité de l’axe de passage stratégique, le site de Jougne est encerclé des hauteurs : les falaises impressionnantes du Mont d’Or (1463 m) et du Morond (1419 m), ligne de crête surmontant un versant boisé pourvu de remontées mécaniques et de pistes de ski, le Suchet (1588 m) et les Aiguilles de Baume en Suisse à l’est, la Joux de Jougne (1251 m) au nord-est. Le Val de la Jougnena, affluent de l’Orbe suisse, borde la commune au sud : anciens moulins, pisciculture, barrage, usine électrique sont visibles au fil de l’eau dans les hameaux des Maillots, de la Ferrière, des Echampés.
Si le sol karstique est omniprésent (lapiez, dalles calcaires apparentes rayées de cannelures à Hauterive-la-Fresse par exemple), des zones marécageuses sont visibles au pied du Château de Joux, événement majeur de la grande faille méridienne.
Espaces urbanisés
Sur la route de Pontarlier à Yverdon, l’organisation des Fourgs, plus haut village du département (1108 m), est caractéristique d’un peuplement établi par défrichements successifs. A partir d’un axe de colonisation, les bâtisses sont implantées linéairement de part et d’autre de la voie, générant un parcellaire allongé perpendiculaire au système.
Le village-rue des Fourgs est composé à la base de fermes anciennes indépendantes datant principalement des XVIIe, XVIIIe et du XIXe, comme celles des autres villages, Verrières-de-Joux, Les Alliés, Hauterive-la-Fresse, les Hôpitaux Neufs, les Hôpitaux Vieux. Ce sont de vastes bâtisses à deux pans descendant bas, souvent munies d’un avant-couvert ou d’une levée de grange. Quelques tués sont encore visibles.
Les villages sont prolongés aux extrémités par les constructions récentes (habitations, activités). Secondairement, les nouveaux bâtiments agricoles imposent leur volume en périphérie.
Les bâtiments industriels du XIXe, principalement implantés le long des cours d’eau, ont quasiment tous disparus : forges, tréfileries, clouteries, scieries, tanneries, moulins, ateliers d’horlogers, huileries, tuileries (l’importante tuilerie de Frambourg a été détruite il y a vingt ans).
Le Château de Joux, forteresse-prison édifiée par les sires de Joux au XIe (évolutions au XVIe puis au XVIIe par Vauban), qui domine magnifiquement la Cluse de Pontarlier, est un des fleurons du Haut-Doubs.
D’autres éléments du patrimoine local sont protégés :
Jougne, village fortifié au XIIIe dont il ne reste quasiment rien des remparts, église du XIe, classée, toiture en tavaillons, seule église du Doubs qui soit voûtée en berceau – Les Hôpitaux Neufs, église du XVIIe, inscrite – Verrières-de-Joux, section de la frontière franco-suisse, site inscrit – Pontarlier, rocher dit « les Dames des Entreportes », site classé.