En amont des systèmes usiniers, on note une activité proto-industrielle qui se développe sous forme d’ateliers-fermes. Des agriculteurs pluriactifs développent une activité d’artisanat mécanisée, dans leur ferme ou en site propre, qui prend le pas sur l’activité agricole. La culture et l’élevage ne sont plus qu’un moyen de subsistance pour les ouvriers et la famille de l’exploitant. Les bêtes peuvent être employées comme force motrice pour les machines.
Les dirigeants-exploitants et les ouvriers, lorsque l’entreprise en compte, sont logés et nourris sur place. Les apprentis doivent dormir à l’exploitation ou à l’atelier ; c’est une sorte d’investissement sur la formation de ces jeunes qui, souvent mineurs, sont ainsi chaperonnés et fidélisés.
Les ouvriers qualifiés, plus âgés, peuvent se loger, lorsque le site le permet, dans le village proche. L’aspect de ces constructions reste alors proche de l’architecture rurale traditionnelle, bien que certaines exploitations ayant pris de l’ampleur utilisent déjà des moyens de construction nouveaux et semi-industrialisés dépassant rarement les cinquante ouvriers. Elle en comptent généralement une vingtaine.
Ces ateliers-fermes sont des clouteries, tréfileries, martinet, moulins, forges, hauts fourneaux, tuileries, salines … qui apparaissent dès le XVème siècle. Certains sites seront vite abandonnés lors de la révolution industrielle, d’autres s’adapteront et se développeront en manufactures et en usines.
La toiture reste traditionnelle, en longs pans, parfois avec demi-croupes ou croupes qui permettent d’éviter l’arrachement lié au vent. L’inclinaison des pans de toiture dépend de la région où est construit le bâtiment, de la surface à couvrir et des matériaux de couverture.
10. Croquis des toitures traditionnelles
Les débords de toiture sont créés selon les pratiques de la région où se trouve la construction et de l’activité qu’elle abrite. Ainsi, elle peut, par exemple, servir pour entreposer du matériel à l’abri de la pluie. L’avancée de toiture peut alors être quasiment nulle (0-
11. Croquis des différents débords de toiture
12. Diagramme des pentes
Lorsque les toitures descendent très bas, elles sont parfois retroussées pour ne pas gêner le passage. Ce découpage peut remonter jusqu’à la pane sablière.
13. Courlans, Jura
Pour les structures les plus petites, le bois et les pierres de lave sont employés en couverture. Pour les plus grandes, les tuiles plates, canal, en écailles puis plus tard mécaniques, sont préférées, moins coûteuses et délicates à poser.
Les premiers types de tuiles de terre cuite sont produits dans la région par des entreprises locales dans des communes au sous-sol argileux. Les productions de tuiles locales disparaissent en partie après la première révolution industrielle et en quasi-totalité à la seconde.