Toutes les fermes de polyculture ont été construites à une époque où l'on se procurait les matériaux au plus près de chez soi.
Les matériaux de construction
Ils sont de quatre types :
- des pierres, matériau de construction traditionnel dominant en Franche-Comté, issues des carrières les plus proches ou de l'épierrage des champs pour la structure porteuse de la maison, c'est-à-dire des murs épais, tels que les façades et les murs de refend, destinés à porter les planchers et la toiture.
Ces pierres sont grossièrement taillées (l'équarrissage se fait au marteau) afin d'être posées en lits successifs et parallèles. Elles sont appelées moellons.
Assemblées au mortier de chaux, de manière plus ou moins horizontale, elles créent ainsi des joints incertains. La solidité du mur est assurée par les boutisses, qui sont des pierres traversantes. La surface de ce parement est bosselée, irrégulière et poreuse.
Illustration 19. Moellons
- des pans de bois, ou colombages, qui ne sont pas un décor, mais ont une véritable fonction structurelle. Il s'agit de l'ossature de la maison, un squelette de bois où chaque pièce a son utilité dans la stabilité de l'ouvrage. La plupart du temps, le chêne est utilisé. La construction se caractérise principalement par la sole, qui est une poutre d'un seul tenant, posée à même le sol (les premières maisons bressanes n'ont pas de soubassement, par la suite il sera en briques ou en pierres), et qui constitue la base de la structure. C'est cette pièce de bois qui détermine la longueur maximale de la maison. Insécable, il faut alors l'enjamber pour passer l'entrée. Néanmoins, cette structure "flottante" possède l'avantage d'être démontable, et ceci grâce aux assemblages en tenons et mortaises.
Illustration 20. Pans de bois
- des briques disposées en lits horizontaux - des tuiles disposées en lits horizontaux
Illustration 21. Illustration 22.
Plusieurs matériaux peuvent également être mélangés.
Illustration 23.
Haut
Les linteaux
Les parties destinées à supporter des efforts sont réalisées :
- en pierre de taille, qui est non gélive : encadrements d’ouvertures, voûtes et parfois pierres d’angle. Ces éléments sont des signes apparents de la richesse des propriétaires. Cette pierre est choisie, taillée et sciée en carrière. Chaque bloc est prévu pour être monté à un endroit précis, déterminé à l’avance par un dessin appelé « calepin d’appareil ». La pierre de taille est posée à joints vifs, sans mortier. On trouve sur une même pierre un double traitement : un bouchardage fin pour les parties destinées à rester apparentes (environ 20cm), et grossier pour celles destinées à être couvertes par l’enduit Le bouchardage grossier permet à l'enduit de mieux adhérer au moellon. La quantité de pierre de taille sur une façade est un signe apparent de richesse.
Illustration 24.
- en bois, par souci d’économie ou par manque de matériaux à proximité
Illustration 25.
Quel que soit le matériau utilisé, il est toujours nécessaire de le protéger par un enduit à la chaux des différentes agressions climatiques : pluies, vents, gel, chocs thermiques ..., tout en permettant les échanges thermiques
Pour respecter l'équilibre hydrique de l'ensemble, l'enduit de façade est à base de chaux, qui protège à l'extérieur et permet au mur d'évacuer l'humidité.
Illustration 26.