Cette ferme à trois travées se caractérise par une habitation se développant en retour d’équerre sur deux, voir trois niveaux. Cette typologie illustre l’aisance des agriculteurs à une certaine époque.
On rencontre ce modèle particulièrement en Haute-Saône, dans le Jura au niveau du Val d’Amour et dans le Pays de Montbéliard pour le département du Doubs.
L’enduit traditionnel est composé de trois couches : le gobetis, qui est une couche d'accrochage, la plus épaisse, puis le corps d'enduit, qui est un peu moins grossier, enfin la couche de finition. Pour des économies de moyen, seule la façade sur rue, celle de représentation, pouvait être couverte d’un enduit, les autres façades étant couvertes par un simple gobetis qui protège la pierre sans rechercher l'esthétique.
Au-delà de la protection, l’enduit a également une fonction esthétique, donnant à la façade un aspect soigné et coloré qui met en valeur les éléments en pierre de taille, et une fonction identitaire, sa coloration étant donnée autrefois par les sables issus des carrières les plus proches. Lorsqu'il n'y avait pas assez de sables, ou que ceux-ci n'avaient pas une texture suffisamment granuleuse, on pilait des tuiles, donnant ainsi à la façade une couleur très rouge. Ces couleurs, qui pouvaient donc varier d’un lieu à un autre, constituent l'une des caractéristiques d’une région naturelle, et personnalisent la maison.
Les enduits sont tirés à la règle et présentent une finition de type gratté fin, avec un tracé droit autour des baies.
Illustration 22. Les trois couches de l'enduit
Le point sur les enduits à la chaux
Les parties réalisées en pierre de taille et laissées apparentes sont des signes apparents de la richesse des propriétaires.
Pour des économies de moyens, les encadrements d’ouvertures pouvaient être réalisés en bois ou en briques, et les chaînages d’angle en pierre grossière. Un trompe-l’œil en badigeon dessiné sur l’enduit permettait alors de retrouver les codes de la maison bourgeoise.
Illustration 23.
Les menuiseries sont traditionnellement peintes et constituent la palette d’accompagnement. Leurs couleurs créent l’animation de la rue et donnent sa personnalité à la façade. Les pigments sont obtenus à partir des éléments disponibles : sang de bœuf, suie de cheminée, sulfate de cuivre… Seuls les bois nobles des portes d’entrée (châtaignier, chêne…) restent apparents.