Cette maison se trouve principalement dans l'unité paysagère des Grands Monts, dans le Jura, plus connue sous l'appellation Haut-Jura.
Isolé, ce modèle, qui contient toutes les fonctions nécessaires à la vie en autarcie, résulte de la conjugaison de deux facteurs : la mainmorte et les conditions climatiques.
A partir de la révolution où la mainmorte disparaît, les premiers villages se constituent.
Cette maison pastorale est une ferme bloc qui abrite toutes les fonctions dans un même volume : la fonction agricole avec l’étable dont la proximité permettait de profiter de la chaleur dégagée par les animaux, la grange et la cave à fromage, et la fonction habitation avec le logement.
C’est un volume compact d’une emprise au sol rectangulaire, proche du carrée. Dans tous les cas, la grange située à l’étage est accessible par une levée de grange ou directement depuis le terrain lorsque le relief le permet.
Jusqu’au XVIIIème siècle, le logement est en pignon nord-est et s’organise autour d’une pièce centrale occupée par une cheminée en bois : l’outo.
Cette pièce qui sert de cuisine est aveugle.
A côté se trouve une pièce appelée le « poêle » utilisée à la fois comme séjour et chambre à coucher.
Au nord, juxtaposées à la cuisine, se situent 1 ou 2 caves qui servent de cellier et de cave à fromages.
L’étable est implantée sur le mur pignon sud-ouest.
Illustration 8. Coupe et plan d'une maison pastorale (M. Forestier)
Ensuite, la cheminée bois disparaît au profit d’une cheminée en pierre adossée sur un mur de refend.
L’organisation intérieure variera selon les époques avec des fonctions identiques :
- une habitation implantée en façade nord-est et une étable en sud-ouest (Illustration 9),
- une habitation en façade sud-est et une étable à l’arrière (Illustration 10),
- une habitation installée entièrement au sud-ouest bénéficiant ainsi de la chaleur solaire (Illustration 11).
Des chambres sont aménagées à l’étage.
(crédits M. Forestier)
Illustrations 12 et 13. La façade sud-est peut être protégée des intempéries par des coches
Cet espace ensoleillé peut accueillir
des arbres fruitiers en espalier
Illustration 14.
On trouve également une galerie ou « éloge », renfoncement plus profond d’une partie de la façade
principale qui protège les accès au logement et à l’étable et abrite le bûcher.
Cette galerie peut être ouverte ou fermée par un bardage en tavaillons.
La galerie centrale plus récente est sans doute empruntée aux modèles de la vallée de la Valserine.
Illustrations 15 et 16. Galeries et bardage tavaillons
L’extension de la ferme se traduit par l’adjonction d’un bâtiment en pignon dont l’emprise se limite, en général, à la moitié du mur pignon.
Illustrations 17 et 18.