Le paysage ouvert de marécages striés de drains, d’une altitude moyenne de 750 m, s’oppose aux moutonnements herbeux, boisés et alignés, allant du Bois Robert au Mont Vouillot (1160 m) doté d’un belvédère. Au sud-est, le paysage est bordé par le Mont Gaudichot, dont Montlebon occupe le pied du versant.
Outre son bassin humide calme qui tranche dans la topographie générale, le Val de Morteau doit avant tout son identité à une très forte humanisation. Par-delà la frontière avec le Locle et la Chaux-de-Fonds, le val forme une sorte de conurbation, d’altitude unique en Europe. Ateliers d’horlogerie et de micromécanique se mêlent à la trame des habitations, pour donner au paysage son caractère singulier.
Au sortir du défilé du Coin de la Roche, le Mont de Grand-Combe se termine par une digitation portant « la Roche au Corbeau », dont le belvédère offre l’ensemble du Val de Morteau à la vue. Au sud, le Val de Grand’Combe Châteleu s’étire en pointe en direction des « Rochers du Cerf », drainé par un affluent du Doubs prenant naissance sous le Mont Châteleu. A l’opposé, Les Fins s’étage en haut d’un versant qui se déverse dans le Val de Morteau, accueillant des hameaux bien individualisés : les Suchaux, les Combes, les Chézières, les Frenélots, Chez le Roi.
Espaces urbanisés
Le territoire bien cerné du Val de Morteau contient un nombre limité de communes : Morteau, Grand’Combe Châteleu, Les Fins et Montlebon (intégré à l’unité de paysage voisine).
Les magnifiques abbayes de Morteau et Montlebon se répandent de part et d’autre du Doubs avec leur clocher à bulbe similaire.
Morteau compte également de très beaux édifices Renaissance : musée de l’horlogerie dit « Château Pertusier » du XVIe siècle, classé à l’inventaire des monuments historiques – Hôtel de Ville, fin XVIe – XIXe, inscrit – église XVe, inscrite. Grand’Combe Châteleu est un village à plusieurs noyaux ou hameaux dénommés quartiers. Les fermes isolées et les meix des coteaux sont également nombreux. Les fermes à tuyé simple, double ou triple, sont localement nombreuses. Certaines, particulièrement représentatives, sont inscrites : ferme « les Cordeliers », fin XVIIIe – ferme Boillot, début XVIIe rehaussée au XVIIIe – ferme « les Cordiers », début XVIIIe siècle.
Si la ferme à tuyé constitue le bâtiment spécifique emblématique de ce paysage, les développements urbains depuis le XIXe siècle à Morteau et, plus récemment ailleurs, ont introduit de nombreuses typologies d’habitat. Certes, Morteau domine par sa taille, mais Montlebon et Les Fins font preuve d’un développement récent important : les flancs du Val de Morteau se couvrent actuellement d’un tissu pavillonnaire étagé.