Paysages
La vallée de la Furieuse présente des caractéristiques qui la rattachent indiscutablement aux reculées jurassiennes : elle forme une incision vigoureuse en bordure du premier plateau et s’ouvre à l’aval vers le fossé de la Saône. Cependant, en raison de sa longueur et de la complexité de son bassin-versant, cet ensemble rappelle aussi les vallées encaissées en canyon comme la Loue ou le Dessoubre au nord. En effet, la vallée recoupe des accidents tectoniques majeurs comme les faisceaux externes et l’ondulation transversale qui se télescopent ici pour former le promontoire du Mont Poupet. A la faveur de plis et de failles associés à ces accidents, la vallée se décompose en plusieurs bassins qui forment soit des reculées secondaires soit des vallons qui se raccordent au plateau par un profil soutenu. Cette diversité de situations se traduit dans le paysage par des panoramas encadrés de versants dont les panneaux latéraux se décrochent les uns par rapport aux autres. Forêts et prairies occupent les parties hautes tandis que, en contrebas, l’eau et les constructions structurent la vue selon l’axe du fond de vallée.
La reculée de Salins-les-Bains
Depuis le bois de Villeperet, à l'ouest d'Aiglepierre, la vue en direction de l'est montre l'allure chaotique du faisceau salinois. Nous plongeons à l'intérieur du plateau dans l'axe de la reculée de Salins-les-Bains, le mont Poupet (à gauche) et le fort Saint-André, telles deux citadelles inexpugnables, dominent la vallée. Friches et forêts de feuillus accrochent les hauts de versant tandis que pâtures et bâti recouvrent le bas des versants.
Espaces urbanisés
Si l’effet de « reculée » se sent bien au droit de la ville de Salins les Bains, très encaissée entre deux promontoires rocheux, l’évasement progressif du profil de la vallée et la pente continue du talweg jusqu’au sommet du plateau a permis d’installer une activité agricole traditionnelle qui se traduit dans la typologie des fermes de polyculture à trois travées qui s’assemblent assez librement, comme sur le plateau, en groupe de deux ou trois bâtiments identiques.
L’altitude s’élève de 300 à 650 m environ et déjà apparaissent les caractères du 2° plateau aux vastes fermes pastorales avec une seconde écurie intercalée entre grange et habitation, cette dernière ouvrant de multiples fenêtres au pignon le plus ensoleillé ; bardages de terre cuite ou de métal, côté pluie, et vastes auvents sur consoles, côté rue, viennent compléter cette transition qui s’est opérée entre plaine et montagne.
Comme dans l’ensemble du vignoble les bâtiments communaux sont d’une belle facture de pierre de taille, avec toutefois une échelle moindre, aussi bien pour les mairies que pour les églises.
La ville de Salins-les-Bains, dont l’activité industrielle liée au sel était jadis florissante, possède un patrimoine architectural très significatif.