Ces immeubles sont bâtis à la fin XIXème et début XXème.
Le développement significatif des sites de production en manufacture-usine nécessite l’emploi et l’accueil d’un nombre croissant d’ouvriers. Ces sites étant implantés à l’écart des bourgs, les exploitants doivent prendre l’initiative de construire des logements pour leurs employés. Parfois, la motivation des dirigeants est philosophique ou philanthropique, mais elle répond surtout au besoin évident de tenir à proximité du lieu de travail ses ouvriers, afin qu’ils soient dans des conditions optimales de production (pas de long trajet le soir et le matin pour regagner son domicile, donc pas de retard et moins de fatigue).
Dans l’histoire du développement industriel, la création de logements peut également être une solution d’intégration d’une population étrangère demandée par l’entreprise pour ses compétences et qu’elle cherche à fidéliser. Ou encore une réponse à un mouvement social d’ouvriers contestant leurs conditions de vie et de travail.
Ces logements constituent une avancée en termes de confort.
Pour les bâtiments les plus anciens, les proportions des ouvertures sont semblables à celles des fermes. Elles sont plus hautes que larges, pas très grandes, ni très nombreuses. Leur encadrement est en bois ou en pierres dures.
Pour les bâtiments plus récents, les proportions des fenêtres changent, elles sont toujours plus hautes que larges, mais s’allongent. Elles sont également plus nombreuses. Elles disposent de volets en planches. Les encadrements en bois puis en ciment ne sont pas laissés apparents.
Ce changement de dimension révèle une nouvelle pratique sociale du logement qui n’est plus seulement fonctionnel mais devient un espace de vie.
Les fenêtres sont composées de deux vantaux ouvrants à la française en bois à simple vitrage. Une deuxième fenêtre identique est parfois posée à l’intérieur pour se protéger du froid. Les volets de bois en planches pleines n’apparaissent qu’au XXème siècle.
Pour créer les encadrements de portes et de fenêtres, on utilise différents matériaux : la pierre de taille et le bois puis la brique et le béton. L’emploi de ces matériaux dépend de l’époque et des moyens engagés à la construction. Ils sont employés pour former des arcs (plein cintre, en anse de panier, surbaissés, etc.) ou des linteaux droits.
Les encadrements de fenêtres et de portes peuvent être dans certains sites très soigneusement dessinés et taillés. Les briques permettent de créer une ouverture en arc surbaissé et à moindre coût. Elles peuvent être saillantes et harpées.
Sur des demeures plus cossues peuvent être réaliser des motifs en pierres de taille.
Les encadrements en bois et parfois en pierres dures sont recouverts par l’enduit. Les pierres dures sont bouchardées grossièrement pour permettre à l’enduit d’adhérer.
Lorsque le chaînage d’angle était constitué de pierre taillée et bouchardée finement, il restait apparent. Ceci était particulièrement rare dans les constructions rurales.
24 et 25. Détail des linteaux cintrés en briques et pierres de taille. On note la clef pendante en pierre de taille de l’arc de la porte, Deluz (25) |