La pastorale à galerie se situe principalement sur les plateaux entre 600 et 800 m d’altitude, où l’activité agricole privilégie l’élevage laitier et où les conditions climatiques rudes et l’hiver long obligent à abriter l’essentiel des récoltes et du matériel dans la ferme-bloc.
Les percements des trois travées s’ouvrent sur la façade en gouttereau, précédée d’une galerie abritée en bois, appelée souleret sur laquelle il est fréquent de stocker le bois de chauffage.
Ce modèle se trouve, pour le Jura, dans le secteur des Plateaux en général, entre Nozeroy, Champagnole et Salins-les-Bains et pour le Doubs, entre Levier et Pontarlier.
Le système constructif des maisons rurales est très simple, autorisant l’autoconstruction partielle.
Les murs sont généralement posés sur le sol après décapage mais sans fondations profondes. Les murs de façades et les murs de refend sont construits en moellons grossièrement taillés, issus de fronts de taille locaux ou de champs proches des villages. Ces pierres de petites dimensions présentent l’avantage de pouvoir être manipulées par un homme seul.
Illustration 43.
Les pierres posées et assemblées au mortier de chaux, constituent des murs d’une épaisseur moyenne de 60 cm.
Illustrations 44,45.
Il n’est pas rare que la base de la construction soit construite en grosses pierres équarries, plus dures et plus solides.
Illustrations 46 à 48. |
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La solidité de ces murs est assurée par les boutisses, pierres traversantes ainsi que par les grosses pierres des chaînages d’angle. La surface des murs est irrégulière et poreuse, destinée à être enduite.
Illustration 49.
Des façades exceptionnelles, construites en pierres de taille, témoignent du réemploi de matériaux issus de démolitions, notamment de châteaux.
Illustrations 50, 50a. Pierres de taille en façade (gauche) ou en arc plein cintre (droite)
Selon les régions, le système constructif et l’image de la ferme diffèrent :
- L’ensemble de la ferme est construite en maçonnerie, du bas en haut, système que l’on trouve sur le plateau de Salins, dans le Jura.
Illustrations 51,52.
- Seule la partie basse est construite en maçonnerie sur deux niveaux, la partie haute triangulaire du mur pignon est fermée par un assemblage de planches verticales appelé lambris ou lambrechures sur le plateau de Nozeroy dans le Jura. Ce dispositif a l’avantage de protéger et d’aérer le fourrage dans la grange.
Illustration 53.
Le matériau de construction dominant en Franche-Comté est la pierre locale calcaire qui est souvent poreuse et gélive. Il est alors indispensable d’appliquer un enduit à la chaux, protection contre les agressions climatiques pluies, vents, gel, chocs thermiques.
Pour respecter l'équilibre hydrique de l'ensemble, l'enduit de façade doit être à base de chaux, qui protège à l'extérieur et permet au mur d'évacuer l'humidité (schéma ci-dessous). De plus, il peut être rénové en appliquant un badigeon (lait de chaux).
Illustration 54.
Le bois a une part importante, visible ou non, dans la construction :
- l’ensemble de la galerie (poteaux, planchers et bardages),
- la charpente qui repose sur des poteaux en bois,
- les lambris en pignons,
- à l‘intérieur, les planchers, les escaliers et les cloisons,
- l’ensemble des menuiseries intérieures et extérieures,
- à titre exceptionnel, le linteau de la porte de grange.
Illustration 55. A gauche, charpente sur poteaux bois
Illustration 56. Ci-dessous, linteau en bois