La pastorale à galerie se situe principalement sur les plateaux entre 600 et 800 m d’altitude, où l’activité agricole privilégie l’élevage laitier et où les conditions climatiques rudes et l’hiver long obligent à abriter l’essentiel des récoltes et du matériel dans la ferme-bloc.
Les percements des trois travées s’ouvrent sur la façade en gouttereau, précédée d’une galerie abritée en bois, appelée souleret sur laquelle il est fréquent de stocker le bois de chauffage.
Ce modèle se trouve, pour le Jura, dans le secteur des Plateaux en général, entre Nozeroy, Champagnole et Salins-les-Bains et pour le Doubs, entre Levier et Pontarlier.
Dans le secteur des Plateaux, le bâti est regroupé en villages qui constituent un réseau dense le long des voies de communication. Ils occupent généralement des sites plats et s’organisent à partir d’un carrefour de routes.
Illustrations 1 et 2. Schéma d'implantation du bâti et vue du ciel : commune de Chilly-sur-Salins.
La succession des gros volumes des fermes compose un paysage bâti assez lâche, dans lequel les jardins non clos et le grand paysage sont très importants. Les constructions massives apportent une minéralité forte dans un paysage plutôt exubérant.
Dans les villages, l’habitat s’organise de façon discontinue en suivant l’orientation des rues, les maisons les plus modestes sont mitoyennes, alors que les plus vastes sont isolées.
llustrations 3, 4, 5. Fermes massives dans un paysage bâti assez lâche.
Chaque bâtiment présente vers la rue sa façade en gouttereau avec son avant-toit et sa galerie en bois.
Le mur gouttereau arrière est souvent aveugle, exceptionnellement, il présente une seconde porte de grange, dans le cas de grange traversante.
Illustration 6. Façade en gouttereau sur rue.
Illustrations 7, 8. Façades avant et arrière.
L’un des murs pignon présente les fenêtres de l’habitation (Illustration 9). Haut
Illustration 9.
Le second mur pignon peut être percé d’une porte de grange supérieure accessible par une levée ou un pont de grange (Illustration 10).Lorsque le site est en pente, la ferme s’encastre dans le terrain, elle profite alors de son inertie et d’un accès direct au plancher haut de la grange.
Illustration 10.
La ferme s’implante quasi à l’alignement de la rue, voire déborde sur la voie, permettant un accès direct à la galerie dans un secteur où l’épaisseur de neige peut être importante. Lorsqu’elle est implantée en retrait, cet espace est dévolu à un jardin souvent potager ouvert sur la rue (Illustration 11).
Illustrations 11,12. Alignement en retrait ou sur rue
Entre chaque ferme, les espaces de jardins animent le paysage. Les arbres sont exceptionnels à proximité de la ferme. Les grands sujets sont plantés à l’arrière, vers les pâtures, les fruitiers à petit développement sont plantés dans le jardin verger.
Illustration 13.
La ferme à galerie présente un volume simple, destiné à abriter les hommes, les animaux et les récoltes dans une région au climat rude. L’ensemble, couvert par une toiture unique, à deux pans symétriques, est construit sur un plan proche du carré d’au moins 400 m² au sol. Ces fermes témoignent d’une agriculture prospère, basée sur l’élevage laitier. Le volume est très important pour répondre aux besoins de stockage de fourrage, abrité dans la grange sous le toit ; il comporte également un logement plus vaste que les fermes de polyculture.
Dans le paysage bâti, chaque volume de ferme est indépendant, impression renforcée par les demi-croupes achevant les toitures aux pentes les plus fortes.
Illustrations 27 à 29.
Ce toit déborde largement en gouttereau pour constituer un avant-toit à l’abri duquel on peut circuler. Il abrite également les galeries sur lesquelles sont entreposées les réserves de bois de chauffage.
C’est une ferme pastorale en gouttereau : les portes des deux écuries encadrent la porte de grange en façade côté rue. La partie habitation est souvent plus profonde que les travées agricoles d’un mètre et demi à deux mètres et déborde du mur de façade agricole. C’est dans cet espace entre les deux murs de façade qu’est construite la galerie.
Illustration 30.
Souvent aménagé entre la travée du logement et un mur pignon débordant, l’espace de la galerie est protégé de la pluie et du vent. Les percements sont abrités par la galerie : les portes d’écurie et de grange sont en retrait et la porte du logement se trouve dans le retour.
Illustration 31.
Les travées agricoles occupent la majeure partie du bâtiment, une remise à matériel peut compléter les deux étables et l’allée de grange et constituer une cinquième travée. Les étables se situent de part et d’autre de l’allée de grange, le foin est distribué depuis la grange à travers une cloison en bois percée de guichets.
Illustration 32.
L’allée de grange a d’autres usages :
- rangement du matériel,
- aire de battage à la fin des récoltes.
Les récoltes sont stockées dans la grange aménagée dans les combles, composée de différents plateaux, au-dessus de l’allée et des étables.
Illustration 33.
Le logement est vaste, il se développe sur deux niveaux et se compose de trois à quatre pièces en enfilade au rez-de-chaussée, commandées par la cuisine à l’entrée. Les chambres de l’étage étaient destinées à la famille ou à la main d’œuvre agricole.
Illustration 34.
Plan-type de l'étage (ci-contre en haut)
et du rez-de-chaussée (ci-contre en bas)
Illustration 35. Façade de maison pastorale
Les galeries ou soulerets
Ces structures de bois se composent d’un assemblage de poteaux et de plateaux accessibles par une échelle extérieure. Elles établissent un alignement avec la façade en avant de la partie habitation et sont abritées par l’avancée de toiture supportée par des consoles ou les poteaux de la galerie.
Illustration 36. Différents types de soulerets
Elles sont construites le long du mur gouttereau orienté vers la rue, à l’avant des travées agricoles. Les plateaux sont plus hauts à l’avant de la porte de grange, de façon à ménager le passage des charrettes de foin.
Les galeries sont facilement accessibles, à l’abri de la pluie et de la neige et constituent une bonne isolation en façade. Ce dispositif permet de stocker les réserves de bois de chauffage, le long de la façade.
Illustrations 37, 38.
La base des poteaux repose sur des pierres plates ou semi-circulaires qui les protègent de l’humidité et ont une fonction de chasse-roue (Illustration 39).
Le parement se compose de planches de bois posées verticalement, ajourées ou jointives (Illustration 40).
Illustrations 39, 40.
Ponts et levées de grange
Ils sont conçus pour accéder au niveau de grange situé à mi-hauteur de façon à réduire les manipulations des récoltes. Cette disposition permet d’apporter directement le fourrage au-dessus des étables sans avoir à hisser le contenu de la charrette.
- La levée de grange est constituée de remblais maintenus entre deux murs de soutènement, ce dispositif présente l’inconvénient de maintenir de l’humidité en pied de façade.
Illustration 41.
- Le pont de grange est une construction en forme de voûte en pierre, précédée ou non d’une rampe d’accès. La circulation reste possible au rez-de-chaussée, sous le pont.
Illustration 42.
Le système constructif des maisons rurales est très simple, autorisant l’autoconstruction partielle.
Les murs sont généralement posés sur le sol après décapage mais sans fondations profondes. Les murs de façades et les murs de refend sont construits en moellons grossièrement taillés, issus de fronts de taille locaux ou de champs proches des villages. Ces pierres de petites dimensions présentent l’avantage de pouvoir être manipulées par un homme seul.
Illustration 43.
Les pierres posées et assemblées au mortier de chaux, constituent des murs d’une épaisseur moyenne de 60 cm.
Illustrations 44,45.
Il n’est pas rare que la base de la construction soit construite en grosses pierres équarries, plus dures et plus solides.
Illustrations 46 à 48. |
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La solidité de ces murs est assurée par les boutisses, pierres traversantes ainsi que par les grosses pierres des chaînages d’angle. La surface des murs est irrégulière et poreuse, destinée à être enduite.
Illustration 49.
Des façades exceptionnelles, construites en pierres de taille, témoignent du réemploi de matériaux issus de démolitions, notamment de châteaux.
Illustrations 50, 50a. Pierres de taille en façade (gauche) ou en arc plein cintre (droite)
Selon les régions, le système constructif et l’image de la ferme diffèrent :
- L’ensemble de la ferme est construite en maçonnerie, du bas en haut, système que l’on trouve sur le plateau de Salins, dans le Jura.
Illustrations 51,52.
- Seule la partie basse est construite en maçonnerie sur deux niveaux, la partie haute triangulaire du mur pignon est fermée par un assemblage de planches verticales appelé lambris ou lambrechures sur le plateau de Nozeroy dans le Jura. Ce dispositif a l’avantage de protéger et d’aérer le fourrage dans la grange.
Illustration 53.
Le matériau de construction dominant en Franche-Comté est la pierre locale calcaire qui est souvent poreuse et gélive. Il est alors indispensable d’appliquer un enduit à la chaux, protection contre les agressions climatiques pluies, vents, gel, chocs thermiques.
Pour respecter l'équilibre hydrique de l'ensemble, l'enduit de façade doit être à base de chaux, qui protège à l'extérieur et permet au mur d'évacuer l'humidité (schéma ci-dessous). De plus, il peut être rénové en appliquant un badigeon (lait de chaux).
Illustration 54.
Le bois a une part importante, visible ou non, dans la construction :
- l’ensemble de la galerie (poteaux, planchers et bardages),
- la charpente qui repose sur des poteaux en bois,
- les lambris en pignons,
- à l‘intérieur, les planchers, les escaliers et les cloisons,
- l’ensemble des menuiseries intérieures et extérieures,
- à titre exceptionnel, le linteau de la porte de grange.
Illustration 55. A gauche, charpente sur poteaux bois
Illustration 56. Ci-dessous, linteau en bois
Les percements principaux se trouvent sur le mur gouttereau orienté vers la rue, à l’arrière de la galerie.
La composition de façade respecte généralement deux principes :
- au rez-de chaussée, la porte de grange est encadrée des portes d’écurie,
- seules les fenêtres du logement se superposent sur le pignon.
Illustrations 66,67.
La porte de grange est le percement majeur de la façade. Il permet aux chariots de foin de rentrer dans l’allée de grange, soit une hauteur de 3 à 3,5 m. La forme voûtée de l’arc est la plus fréquente, à l’exception de rares linteaux en bois constitués de troncs d’arbres ; elle est le seul dispositif à pouvoir franchir une portée supérieure à 3 m sans point d’appui intermédiaire.
La forme la plus fréquente est en anse de panier.
L’arc est construit en pierres de taille ou en pierres équarries (blocs carrés de plus petites dimensions et de finition grossière).
Illustrations 68,69.
Ilustrations 70 à 72. Arcs de porte de grange : de gauche à droite : pierres de taille, moellons équarris, linteau en bois
Le jambage est composé de pierres de tailles posées alternativement à l’horizontale et à la verticale, sa base est protégée par des chasse-roues en pierre dure.
La menuiserie, posée au nu intérieur de la maçonnerie, est généralement à deux vantaux, dans lesquels est redécoupée une porte piétonne. Des oculi sont découpés pour laisser pénétrer un peu de lumière et ventiler l’allée de grange.
Illustrations 73,74.
Les deux entrées d’écurie sont souvent différentes, l’une est étroite et fermée par une porte à un vantail, l’autre, plus large est fermée par une porte à deux vantaux. Elles sont beaucoup plus basses, généralement 1,8 m à à 2 m et sont flanquées d’un fenestron assurant l’éclairage et la ventilation.
Les portes sont réalisées en planches épaisses.
Illustrations 75,76. Porte d'écurie simple (à gauche). Porte d'écurie et porte d'entrée (à droite).
Lorsqu’elle existe, la porte de la remise a les mêmes caractéristiques que la porte d’écurie double, permettant le passage du matériel.
Les percements de l’habitation sont ceux qui bénéficient du traitement le plus soigné, les encadrements sont en pierre de taille, le linteau de la porte d’entrée est souvent gravé d’une inscription (date, monogramme des propriétaires). Les linteaux sont surmontés d’un arc de décharge qui a la fonction technique d’alléger la charge.
Illustration 77. Arc de décharge au-dessus du linteau
Illustration 78. Linteaux droits. Illustration 79. Linteaux délardés.
Illustrations 80,81.
La porte d’entrée se situe en retour, sous la galerie ou en pignon, elle est souvent surmontée d’une imposte vitrée éclairant la pièce. Même percées sur le même mur, portes et fenêtres sont souvent séparées et le dispositif de pierre à jumeau (porte et fenêtre séparées par une même pierre verticale portant les linteaux des deux percements) est rare. Les fenêtres se superposent sur le pignon et en façade. Lorsque plusieurs percements ouvrent sur la même façade, les linteaux sont alignés. Elles ont des proportions rectangulaires dès l’origine : 0,9 m de large pour 1,20 m de haut. Les dimensions augmentent au début du XXe siècle pour une hauteur de 1,5 m à 1,6 m assurant un meilleur éclairement.
La menuiserie de la porte d’entrée constitue un signe de richesse. A l’origine constituée de planches, elle devient plus sophistiquée dans sa forme : panneaux et vitrages et la mise en œuvre de bois noble.
Les fenêtres sont à deux vantaux ouvrant à la française, composés chacun de trois carreaux.
Illustration 82.
Malgré la rigueur du climat, les doubles fenêtres sont rares et les volets ont été posés au début du XXe siècle.
La conception des fermes à galeries est une réponse à des contraintes climatiques rudes, dans un village. Elle permet, tout en conservant les caractéristiques des fermes pastorales, d’utiliser les abords immédiats et de circuler à l’abri.
Illustrations 83,84.
Bien que construites en maçonnerie, les fermes offrent une façade principale majoritairement en bois. La galerie apparait en premier plan et apporte un relief et du rythme à cette façade, par sa succession de poteaux verticaux et de plateaux horizontaux. La structure en bois crée un jeu d’ombres et de lumière qui transforme l’image compacte des fermes et apporte de la légèreté à leur caractère massif et monolithique.
Au-delà de la protection, l’enduit assure un aspect soigné et uni qui constitue un fonds aux éléments de décoration (encadrement en pierre de taille, inscriptions). Sa finition est plus fine sur la façade principale. Sa coloration étant donnée par les pigments des sables locaux, il constitue une « carte d’identité » des villages.
La palette chromatique des fermes à galerie se décline sur la base de teintes neutres : le gris et le beige des maçonneries et du bois laissé naturel.
Illustrations 85 à 87.
Certains travaux de rénovation ont remplacé les lambris par des plaques de fibrociment posées en diagonale qui apportent un autre module en façade mais restent dans la gamme des gris.
Seule la pierre de Mièges, finement taillée, apporte une couleur spécifique jaune d’or sur le plateau de Nozeroy.
Illustration 88.
Le bardage des pignons exposés à la pluie (au sud-ouest ou à l’ouest) représente une protection supplémentaire et apporte une nuance de gris particulière, bleutée pour la tôle galvanisée ou brillante pour la tôle inox plus récente. Exceptionnellement, un bardage en tuiles écaille apporte une tonalité chaude à la façade.
Illustrations 89 à 93.
L’application de peinture assure la protection des menuiseries contre l’humidité, les insectes et les champignons, et apporte une touche de couleur qui anime les façades.
Les pigments, mélangés à un lait de chaux, sont traditionnellement obtenus localement : précipité de sang-de-bœuf, suie de cheminée (gris variable selon l’essence des bois brulés), sulfate de cuivre (vert émeraude ou bleu).
Illustration 94.
La toiture participe beaucoup au paysage villageois, le volume des toits représentant en moyenne les 2/3 du volume total de la ferme. Les villages sont rythmés par la succession de ces volumes indépendants.
Illustrations 57 à 60 |
La toiture est généralement à deux pans de même valeur de pente qui varie de 50 à 80 % et continue, y compris au-dessus de la galerie. Chaque ferme étant autonome de la voisine, la toiture s’achève par des demi-croupes importantes, tronquées à mi-hauteur de la toiture.
Illustration 61 Toitures demi-croupe (à gauche) et 2 pans (à droite).
L’absence de débord de toit en pignon et les demi-croupes ont pour objectif de réduire la prise au vent des toits.
L’avant-toit abritant la galerie est soutenu par de larges consoles.
Illustration 62.
La pente des toits varie en fonction de la conception de la maison et du volume nécessaire dans les combles, mais également de l’époque de construction et du matériau de couverture d’origine. Les pentes les plus faibles peuvent correspondre aux toitures les plus anciennes couvertes d’ancelles posées sur le toit et maintenues par le poids de grosses pierres. Elles sont à deux pans sans demi-croupe. Ce dispositif permet de conserver la neige sur le toit et de « tempérer » le bâtiment en hiver.
Illustration 63.
Le volume des combles, destiné à abriter les récoltes, est totalement hermétique.
La couverture est en tuiles de terre cuite, à l’origine issues de tuileries locales, maintenant remplacée par des tuiles mécaniques. La couleur claire des anciennes tuiles, variant du jaune à l’orange en fonction de l’argile et de la cuisson atténuaient la massivité et l’impact du volume des toits alors que les couleurs brunes actuelles les accentuent.
Lorsqu’un accès haut à la grange existe en façade arrière, une reprise de charpente permet le passage des charrettes et protège l’entrée.
Illustrations 64,65.
A l’origine, chaque ferme est dotée d’une cheminée unique au-dessus de la travée du logement. Dans les secteurs les plus élevés et les plus venteux, elle est recouverte d’une mitre métallique qui facilite l’évacuation de la fumée.
Illustration 66.
Les espaces de jardins sont importants dans le village, apportant une présence végétale entre les fermes. Quelques arbres fruitiers résistants au froid trouvent leur place dans ces jardins, ou sont palissés sur les murs de façade exposés au sud et protégés des vents.
Ces espaces sont largement ouverts, soit sans clôture, soit limités par des murets de pierres entassées qui les protègent de la divagation des animaux (Illustrations 14 à 16).
Illustrations 14 à 16.
Illustrations 17,18. Murets de pierres sèches
La galerie doit rester facilement accessible, c’est pourquoi les fermes sont généralement implantées à proximité de la voie, voire à l’alignement, l’espace de la galerie pouvant être un espace de circulation.
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Illustrations 19 à 21.
Pour être mieux utilisable, le sol de la galerie est pavé.
Illustrations 22 à 24.
Il est fréquent que l’espace de la galerie abrite en rez-de-chaussée des clapiers, la niche et les anciens lieux d’aisance lorsque le bois est stocké sur les plateaux supérieurs.
Illustration 25.
C’est également un espace de rencontre, comparable à l’espace public sur lequel un banc trouve sa place.
Illustration 26.
C’est autour de la porte d’entrée, souvent abritée par la galerie, que se concentrent les détails ornementaux : niche et inscriptions plus ou moins religieuses.
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Illustrations 95 à 98. |
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La galerie est souvent une structure indépendante de la maison : le débord de toiture est porté par des consoles ancrées dans la maçonnerie ou des pièces de charpente et non par les poteaux de la galerie.
La liaison principale est l’ancrage des plateaux dans le mur de façade pour assurer leur stabilité.
Illustration 99.
Les pierres plus dures servent de socle aux poteaux de la galerie et protègent les piédroits de la porte de grange du passage des charrettes.
Illustration 100.
L’ensemble des activités agricoles occupe la plus grande partie de la ferme qui est avant tout un outil de travail. Cette notion est importante pour comprendre la constante évolution des fermes en fonction du site, du type de production, du développement de l’exploitation et de la modification des pratiques agricoles.
La variété des formes ainsi produites au cours de l’histoire est une richesse du territoire et illustre la notion de patrimoine en mouvement.
La transformation des galeries
L’évolution de l’utilisation des fermes a entrainé de lourdes modifications des galeries.
- La plus radicale est leur démolition totale lorsqu’elles deviennent inutiles, la plus fréquente est la suppression des plateaux mais la conservation de la structure.
Illustrations 101,102.
- La consolidation de la structure et le remplacement des poteaux bois au profit de poteaux en béton sont fréquents lorsque les galeries sont encore utilisées pour stocker.
Illustrations 103,104.
- Enfin, la fermeture en maçonnerie des galeries est fréquente pour aménager des locaux supplémentaires au rez-de-chaussée ou à l’étage.
Illustration 105.
Les fermes doubles
Elles sont souvent construites par des membres d’une même famille partageant l’exploitation. Leur regroupement varie en fonction de la typologie de la ferme.
- Les fermes en maçonnerie et dont les pentes de toit sont les plus fortes sont mitoyennes par le pignon. Le volume est alors deux fois plus long qu’une ferme unifamiliale.
- Les fermes à lambris et dont les pentes de toit sont généralement faibles sont mitoyennes par le faîtage. Dans le secteur du plateau de Nozeroy le regroupement peut aller jusque quatre fermes, qui sont alors assez modestes : deux fermes doubles mitoyennes par le pignon.
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