La pastorale à galerie se situe principalement sur les plateaux entre 600 et 800 m d’altitude, où l’activité agricole privilégie l’élevage laitier et où les conditions climatiques rudes et l’hiver long obligent à abriter l’essentiel des récoltes et du matériel dans la ferme-bloc.
Les percements des trois travées s’ouvrent sur la façade en gouttereau, précédée d’une galerie abritée en bois, appelée souleret sur laquelle il est fréquent de stocker le bois de chauffage.
Ce modèle se trouve, pour le Jura, dans le secteur des Plateaux en général, entre Nozeroy, Champagnole et Salins-les-Bains et pour le Doubs, entre Levier et Pontarlier.
L’ensemble des activités agricoles occupe la plus grande partie de la ferme qui est avant tout un outil de travail. Cette notion est importante pour comprendre la constante évolution des fermes en fonction du site, du type de production, du développement de l’exploitation et de la modification des pratiques agricoles.
La variété des formes ainsi produites au cours de l’histoire est une richesse du territoire et illustre la notion de patrimoine en mouvement.
La transformation des galeries
L’évolution de l’utilisation des fermes a entrainé de lourdes modifications des galeries.
- La plus radicale est leur démolition totale lorsqu’elles deviennent inutiles, la plus fréquente est la suppression des plateaux mais la conservation de la structure.
Illustrations 101,102.
- La consolidation de la structure et le remplacement des poteaux bois au profit de poteaux en béton sont fréquents lorsque les galeries sont encore utilisées pour stocker.
Illustrations 103,104.
- Enfin, la fermeture en maçonnerie des galeries est fréquente pour aménager des locaux supplémentaires au rez-de-chaussée ou à l’étage.
Illustration 105.
Les fermes doubles
Elles sont souvent construites par des membres d’une même famille partageant l’exploitation. Leur regroupement varie en fonction de la typologie de la ferme.
- Les fermes en maçonnerie et dont les pentes de toit sont les plus fortes sont mitoyennes par le pignon. Le volume est alors deux fois plus long qu’une ferme unifamiliale.
- Les fermes à lambris et dont les pentes de toit sont généralement faibles sont mitoyennes par le faîtage. Dans le secteur du plateau de Nozeroy le regroupement peut aller jusque quatre fermes, qui sont alors assez modestes : deux fermes doubles mitoyennes par le pignon.