Chalet, loge, grange, fruitière :
des réalités différentes sous un même nom, des réalités similaires sous des noms différents...
La loge signale un usage monofamilial, le chalet (anciennement chalais) un usage de grande montagne (regroupement de troupeaux sous la garde d’un berger), la loge est l'estive des populations de l’intérieur du massif qui ont de petits troupeaux et mettent ou non en commun leur lait, la grange d’été signale un usage de stockage du foin uniquement, et le mot fruitière désigne à la fois l’atelier où se fait le fromage (chalet d’alpage, fruitière de village selon les époques et les lieux) et la forme très ancienne de regroupement des familles qui mettaient en commun leur lait. Il désigne donc souvent le chalet d’alpage, puisque dans les villages, le fruitier se déplaçait dans les maisons et faisait le fromage successivement dans chaque famille, jusqu’à la construction (tardive) des fruitières de village.
La qualité des paysages d'alpage réside dans le dialogue entre le paysage naturel et l'architecture qui se caractérise par l'ampleur de ses volumes :
A l'horizontalité des lignes de composition du paysage, répond une forte emprise au sol.
A la lisibilité du paysage participent la simplicité et la compacité des formes du bâti.
Au calme et à la douceur des lignes du paysage vient répondre la palette des couleurs : le gris, le gris bleuté et les nuances d'ocre.
La qualité essentielle de ces couleurs semble être la lumière qu'elles dégagent dans un paysage aux couleurs dominantes de vert et de blanc : quel que soit le temps, l'habitat vient ponctuer le paysage de ses points lumineux sans pour autant l'agresser.
Illustration 44.
Les façades présentent une harmonie de couleurs entre les encadrements et les enduits, les sables et les pierres utilisés pour la construction provenant des mêmes carrières.
La couleur dominante se décline dans une gamme d'ocre et de beige.
Illustration 45.
Le bardage
On le trouve sur l'habitat à 2 pans, avec ou sans croupe, sur les pignons sud-ouest exposés aux intempéries.
A l'origine en tavaillons*, il peut être constitué de planches de bois non traité, et prend une patine gris argenté d'aspect mat sous l'effet du soleil et des intempéries.
Illustration 46.
Illustration 47.
La couleur des menuiseries Le bois reste brut et prend une couleur naturelle grise. Il est parfois protégé par de l'huile de lin ou de vidange, et prend alors une teinte brun-noir transparente, plus rarement par une peinture gris clair. |
Illustration 48. |
Les toitures
A l'origine, le matériau était le tavaillon, pièce d'épicéa éclaté. Interdit au XIXe, en toiture, du fait de sa vulnérabilité au feu, il a été progressivement recouvert ou remplacé par de la tôle galvanisée d'une teinte grise qui renvoie les rayons lumineux et devient, sous le soleil, un point de lumière dans le paysage. Dans le temps, l’oxydation de la tôle donne une teinte rouge mat.
Illustrations 49, 50.