Dossier élaboré par François Leng, archéologue, sur la base de son Inventaire des fontaines et lavoirs du Jura - 03 2017
La maîtrise de l'approvisionnement en eau
Avant que l’eau n’arrive au robinet de chaque foyer, les fontaines publiques étaient, avec les sources, les puits les cours d’eau et les citernes, les seuls moyens d’alimentation en eau potable. Elles répondent à un besoin élémentaire de l'homme.
L’eau, indispensable à la vie, est nécessaire à de nombreuses activités. De tout temps, les hommes ont cherché à maîtriser leur approvisionnement en eau pour se prémunir des sécheresses, bénéficier de l’eau la plus pure possible et réduire les distances entre le point d’eau et le lieu d’utilisation.
Dans la plupart des villages de notre région, les sources, nombreuses et abondantes ont été maîtrisées par d'importants travaux de captage et de conduite ; ce qui a rendu possible la construction de fontaines.
Nous nous intéressons à l'eau captée, canalisée, domestiquée, mise à disposition de la population par l'intermédiaire d'installations simples ou de fontaines qui ne peuvent pas, dans leur grande majorité, être considérées comme des œuvres d'art.
Illustr. Abergement-le-Grand (39) : Lavoir ouvert avec captage de source
Selon qu'elles sont conçues pour les besoins des hommes ou des bêtes, les fontaines sont fondamentalement différentes.
Les fontaines desservant des auges ou abreuvoirs sont des installations purement fonctionnelles et elles ne sont pas ou peu décorées. Leurs bassins sont simples sans ornements. Elles ont comme unique fonction de fournir une eau pure et fraîche aux animaux.
Dès qu'il s'agit de répondre aux besoins humains, que ce soit pour fournir de l'eau pour la boisson ou le lavage, beaucoup des fontaines les plus simples sont ornées. Qu'elles soient en pierre ou en fonte, elles ont généralement des fûts au moins ornés de moulures et souvent de motifs dans le cas de la fonte.
Un lavoir est un bassin, en général public, très souvent couvert, alimenté par une source, un réservoir ou un cours d’eau, où les lavandières rincent le linge, la plupart du temps après l'avoir préalablement lavé à la maison.
Ilustr. Choye (70), fontaine-lavoir
On rencontre encore beaucoup des fontaines-lavoirs "ouvertes aux quatre vents", en particulier dans les villages ou aux alentours, mais également des bassins de lavoirs qui ont été ultérieurement fermés par plusieurs murs et recouverts d’un toit protecteur.
Après 1851, tous les bassins de lavoirs furent disposés indépendamment des autres fonctions.
Si la plupart de ces lavoirs, purement utilitaires et construits avec les moyens locaux, sont non couverts et de plan rectangulaire, il en existe d’autres à l’architecture ambitieuse, ressemblant à des temples antiques ou présentant des aménagements, très ingénieux, notamment concernant la disposition des bassins ou le circuit de l'eau.
Illustr. de gauche :
Illustr. de droite : Sermange (39), Fontaine monumentale
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