Loin d’être propre au Jura, la technique de construction en pierres sèches se retrouve sur tous les continents. Elle désigne une manière de monter des murs ou des édifices en pierres sans utiliser de liant. Les résistances mécaniques qu’offrent de tels murs, ajoutés à l’extrême sobriété de besoin en matériaux font de ces murs des petits patrimoines bâtis d’une richesse souvent mésestimée. D'un savoir-faire partagé autrefois par tout le monde paysan, leur utilité est devenue de moins en moins évidente face à l’abondance d’énergie et de matériaux qu'a connu le XXème siècle jusqu’à nos jours. Montés pour des usages différents, ces murs adoptent des morphologies variées selon leur emplacement, leur rôle et la nature des roches.*
Légende illustration : vue surplombant les vignes dans le vignoble de Montaigu (39) - © Matéo Bouchaud - 05/2022 caue39
La culture de la vigne dans le Revermont Jurassien tient à une géologie et une exposition des coteaux bénéfiques et qui n’a aucun égal dans le Jura.
Les travaux de vignes présupposent de nombreux passages pour leur entretien et leur culture. Aussi le montage de murs sur leur contrebas participent au bon maintien du chemin, au ralentissement et à la récupération des terres érodées ainsi qu’au drainage des écoulements d’eau de pluies des parcelles en amont vers l’aval.
Une diversité de murs se présente à nous dans ces vignobles. Plus ou moins anciens et entretenus ils génèrent aussi des lignes fortes perpendiculaires aux rangs de vignes en soulignant dans le paysage la succession des plans par le jeu d’ombres et de lumières.