Loin d’être propre au Jura, la technique de construction en pierres sèches se retrouve sur tous les continents. Elle désigne une manière de monter des murs ou des édifices en pierres sans utiliser de liant. Les résistances mécaniques qu’offrent de tels murs, ajoutés à l’extrême sobriété de besoin en matériaux font de ces murs des petits patrimoines bâtis d’une richesse souvent mésestimée. D'un savoir-faire partagé autrefois par tout le monde paysan, leur utilité est devenue de moins en moins évidente face à l’abondance d’énergie et de matériaux qu'a connu le XXème siècle jusqu’à nos jours. Montés pour des usages différents, ces murs adoptent des morphologies variées selon leur emplacement, leur rôle et la nature des roches.*
Le murger est le résultat de l’épierrement des champs des prairies de fauche ou des pâtures. Les tas s'ornent souvent d'un hêtre, frêne ou d'un érable. «[...] Rechargés chaque année, [les murgers] émaillent le paysage de touches blanches ou jaunes. Dès lors qu’ils ne sont plus rechargés, les murgers grisaillent, puis se recouvrent de végétation et se transforment en haie vive.» (M.forestier, Construire avec les ressources naturelles du Jura, Favre, 2015).