On la trouve principalement dans le Haut-Doubs (Second plateau) mais aussi, sur le Premier plateau et dans les Gorges du Doubs.
Ces fermes se caractérisent par des dimensions très importantes pour accueillir l’ensemble des fonctions :
- un toit descendant très bas,
- un mur pignon comme façade principale de la maison,
- une grange dite-haute qui se situe au-dessus de l’habitation et de l'écurie et qui implique généralement la présence d’une levée de grange,
- et le « tué » ou « tuyé » qui est une immense cheminée centrale qui sert de fumoir.
Les plateaux du Haut-Doubs sont vastes, avec de faibles pentes. Dès 1700, les paysans ont développés une véritable culture de l’herbe, en intensifiant pâturages et production fourragère.
Le troupeau bovin est important. La production de lait, transformée en comtés, morbiers et vacherins, reste la principale ressource des agriculteurs. Après chaque traite, le paysan livre le lait à la fruitière.
Pour ce faire, on transportait le lait de différentes façons :
- à dos d’âne, les bouilles sont fixées à un bât ;
- sur une charrette tirée par un homme, un âne ou un chien ;
- à dos d’homme dans une bouille de bois harnachée comme une hotte ;
- ou encore dans deux seaux portés en équilibre sur les épaules au moyen d’une pièce de bois qui peut s’assimiler à un « joug ».
En été, on rentre le foin. Pour nourrir le cheptel pendant les six mois d’hiver, il fallait engranger une vraie montagne de foin. Ici, le relief permettait cette entreprise : on pouvait faucher à plat et convoyer le foin par grosses charettes, tirées par les bœufs.
La « grange-haute » ou « grange-dessus » était une parfaite réserve de foin. Pour monter le foin à bras, des planchers de stockage étaient disposés à mi-étage. Le foin était réparti dans les différentes « ébauches ». Pour éviter la fermentation du foin qui produit des gaz inflammables, le bardage (les lambrechures) laissait passer des filets d’air.
Cet habitat peut être regroupé en hameaux ou isolé, les fermes se situent alors dans leurs pâturages, généralement à proximité de la voie, plus rarement au milieu d’un champ.
Certains hameaux constituent aujourd’hui le centre de villages ou de petites villes qui se sont développés avec la construction de lotissements de maisons individuelles.
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2. La Chenalotte (25) | 3. Ferme pastorale isolée |
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Cet exemple ne prend en compte que le bâti ancien, proche de l’église faisant référence à un village dit « tas ». Ensuite, la commune s’étale avec la réalisation de lotissements.
4a. Le Bélieu (25) |
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Les fermes peuvent aussi se regrouper en village au centre duquel on trouve l’église. Ces villages sont dits « en tas » car ils sont la résultante de l’amalgame de maisons et ne sont pas construits à partir d’un système viaire cohérent et hiérarchisé (rues principales et rues de dessertes). Les maisons n’étant jamais mitoyennes, les villages ne présentent pas de front de rues bâties, mais une alternance de plein et de vide.
4b. Le village de maisons pastorales, vue aérienne de Noël-Cerneux (25)
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Certaines de ces maisons sont découpées par le cadastre en deux, trois ou quatre parties.
5. Maisons découpées par le cadastre. Les Fourgs (25) L’illustration ci-contre présente deux maisons, toutes deux imposantes, découpées par le cadastre. La première maison, au coin gauche, est découpée en deux parcelles cadastrales, tandis que la maison au coin droit se voit découper en quatre parcelles cadastrales
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La ferme pastorale en pignon a une volumétrie simple. C'est un grand volume qui réunit sous le même toit : l’habitation, la grange et l’étable.
10. Schéma de principe |
11. Ferme des Arces (25) |
Elle est conçue sur un plan rectangulaire dont les côtés mesurent entre 16 et 25 mètres. Sa hauteur varie de 9 à 14 mètres. Le toit, descendant très bas, peut représenter selon la déclivité, jusqu’à 9/10ème de la hauteur du mur gouttereau et n’est jamais inférieur à la moitié de la hauteur de ce mur.
12. Plan de maison pastorale en pignon
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L’habitation se développe toujours en pignon et généralement, au sud-est, pour se protéger de la bise. Les différentes fonctions de la maison (cave, four, chambre, atelier, tué, poêle, resserre, cuisine et chambre) s’organisent en rez-de-chaussée. Des chambres sont parfois ajoutées au premier niveau, à côté de la grange. Les pièces sont disposées en rins au centre desquels on trouve le tué, immense cheminée à foyer central qui permet de fumer les viandes et de chauffer l’ensemble de la ferme. Elle est aussi chauffée grâce à la présence des animaux de ferme se trouvant dans l’écurie. Cette cheminée est couverte d’une hotte pyramidale. C’est là que l’on accroche les morceaux de viande. Lors de période de forte neige, le tué constituait parfois l’unique entrée de lumière et l’unique sortie de la maison.
13. Coupe d'une maison pastorale |
14. coupe d'un tuyé
La maison pastorale en pignon possède des types de façades très variées et ornementées. Cette diversité est née de trois raisons : une volonté d’affirmer l’espace du logis sur celui de l’exploitation, les contraintes liées à la réduction au droit de chazal et le travail de différents groupes d’artisans compagnons.
15. Différentes façades de la maison pastorale en pignon.
On note la disposition de l’étable et de la grange par rapport au logis ainsi que la part de bois en façade.
Le plafond de l’habitation est parfois très bas et la hauteur des pièces à vivre peut ne représenter qu’un tiers de la hauteur sous faitage de la grange. L’habitation peut, dans certains cas, paraitre écrasée sous le volume de grange.
16. Maison de Grand'Combe Châteleu (25)
L’écurie dispose de très peu d’ouvertures. Elle est souvent semi-enterrée.
Les trois parties de la maison (grange, habitation et étable) communiquent entre elles afin que les habitants n’aient pas à sortir de chez eux en hiver.
La grange haute est l’une des caractéristiques fondamentales de cette typologie. Elle est nécessaire du fait des longs hivers qui impliquent un engrangement tôt et important. Par la bourange, le fermier distribue directement le foin dans les râteliers des animaux dans l’écurie.
Située au-dessus de l’habitation, elle permet également d’isoler le logis du froid lorsqu’elle est pleine de foin.
Lorsque la ferme s’inscrit dans la pente, la grange haute est accessible directement depuis le terrain. Il est parfois nécessaire de compléter ou de créer la déclivité par une levée de grange.
17. Une grange haute et les différents moyens d'accès
Les fermes pastorales sont construites avec les matériaux trouvés sur place. Selon le lieu, ces maisons sont donc construites en pierre et bois.
La construction commençait par un soubassement en pierre puis par la mise en place d’une ossature porteuse en colonnes bois qui supportait la toiture et les planchers. La toiture permettait alors de récupérer l’eau dans des citernes et de confectionner le mortier indispensable à la mise en place des moellons de pierre dont la fonction n’était que du remplissage.
18. Schéma de la structure |
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Les murs extérieurs sont de 40 à 60 cm d’épaisseur. Cela permet d’isoler la maison du froid. Lorsqu’ils sont en pierre, ces murs sont constitués de moellons assemblés au mortier de chaux selon un appareillage irrégulier. Les angles et les ouvertures sont réalisés en pierres dures, elles sont harpées aux angles de manière à maintenir les murs perpendiculaires. Ce mur est ensuite enduit à la chaux et/ou couvert de tavaillons en bois. L’enduit ou les tavaillons permettent de protéger la maçonnerie et de préserver la cohérence des mortiers. Les tavaillons sont posés sur une structure rapportée en bois (liteaux et voligeages). Généralement, ils se situent sur les façades exposées aux intempéries (façade ouest).
19. Mur en moellons, Eternoz (25) |
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Dans les régions où la pierre est plus rare, les murs extérieurs sont réalisés en torchis. On réalise une ossature porteuse en bois, le pan de bois, qui comprend des éléments horizontaux, verticaux et des croix de Saint-André qui contreventent et raidissent l’ensemble. Entre ces pièces de bois, on réalise un tressage en branches de noisetier. Il sera le support du torchis. Le torchis est un mélange d’argile et de paille projeté sur le tressage. L’ensemble est enduit à la chaux. Ce procédé est plus courant en Alsace et à ses départements limitrophes. |
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Sur la partie supérieure du pignon, la ramée des lambrechures (planches de bois) constituent les murs périphériques de la grange. Ce système de planches, posées verticalement et espacées d’1 cm, permet d’aérer et de sécher le foin.
Les lambrechures sont parfois prolongées ou conservées de manière décorative sur un premier niveau d’habitation. Elles ne couvrent pas toujours la ramée entièrement, étant parfois présentes uniquement sur un quart. La diminution de la part de bois dans les élévations dépend en partie du droit de chazal dont disposaient les propriétaires au moment de la construction. Au XXe siècle, les lambrechures en bois ont souvent été remplacées par de la tôle métallique.
L’emplacement et les dimensions de la grange sont donc facilement repérables en raison de leur traitement en façade.
21. Lambrechures
La maison pastorale concentre la majorité de ses ouvertures sur le mur pignon sud-est, celui où est implantée l’habitation.
Les ouvertures de l’étable se situent sur le mur gouttereau et celle de la grange sur le mur nord-ouest.
Les fenêtres de l’habitation sont réduites à leur strict minimum afin de ne pas faire entrer le froid. Dans les murs en pierres, l'encadrement des fenêtres sont en pierre dure et reste apparent. Lorsque les maisons sont plus récentes, il peut être en briques.
26.1. Encadrement, Bouclans (25)
26.2. Encadrement, Noël-Cerneux (25) |
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Les fenêtres sont rectangulaires, plus hautes que larges et chanfreinées pour permettre de faire passer de la lumière malgré l’épaisseur des murs.
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Ces fenêtres sont seules ou regroupées par deux ou par trois, une seule pierre dure sépare alors les deux fenêtres, elle est appelée pierre à jumeaux. Ces fenêtres peuvent également être réunies sous le même linteau. Le regroupement de fenêtres peut signaler la présence d’un atelier.
27. Fenêtres doublées, Grand'Combe Châteleu (25) |
Les maisons les plus anciennes disposent de claire-voies. Elles sont réalisées en pierres dures parfois très sculptées. Les montants verticaux de ces claire-voies ont souvent été supprimés en 1798 lorsque l’impôt sur les portes et les fenêtres a été promulgué.
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28.1. Meneaux, Grand'Combe-des-Bois (25) | 28.2. Meneaux disparus, Charquemont (25) |
Les fenêtres sont munies d’ouvrants à la française. Elles pouvaient être doublées dans l’épaisseur de l’embrasure pour isoler du froid.
Il n’y a généralement pas de volets aux fenêtres. Des volets intérieurs en planches de bois plein sont parfois ajoutés.
Dans les lambrechures, les fenêtres sont de simples ouvrants en menuiserie bois.
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30.1, 30.2. Lambrechures, Grand'Combe Châteleu (25) |
La porte d’entrée est aussi réduite à son strict minimum : une unité de passage.
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L’encadrement en pierre dure est laissé apparent sur sa partie bouchardée fin.
31.1. Grand'Combe Châteleu (25)
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La porte est parfois accolée à une fenêtre. Elles peuvent alors être réunies sous le même linteau et séparées par une pierre à jumeaux La porte est en planches de bois plein posées horizontalement parfois en chevron.
31.2. Côtebrune (25) |
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La porte d’écurie se situe généralement sur le mur gouttereau et parfois sur le pignon d’habitation. Elle est moins large que la porte d’entrée et accolée à une fenêtre de petite dimension, généralement carrée. Elles sont parfois réunies sous le même linteau et séparées par une pierre à jumeaux. L’encadrement de ces ouvertures peut être: - en pierres dures : il est alors laissé apparent sur sa partie bouchardée fin - ou en bois : il est alors protégé par l’enduit de façade. La porte est en planches de bois plein posées horizontalement.
32. Fertans (25)
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La porte de grange, en bois de même nature que les lambrechures, est très simple et se situe généralement sur le pignon arrière. Ses dimensions sont déterminées par le passage d’une charrette de foin. Toujours posée à l’intérieur de la maçonnerie, elle peut se composer de deux, trois ou quatre parties permettant la ventilation ou le passage d’un piéton. Les gonds sont en bois, en pierre ou en métal.
33. Porte de grange, Grand'Combe Châteleu (25) |
L’enduit des façades est un enduit à la chaux. Les aspérités de la façade sont conservées voire crées afin que l’enduit accroche correctement. L’enduit à la chaux est passé en trois couches. Chaque couche demande un temps de séchage. La première couche est le corps d’enduit, elle est de 4-5 cm d’épaisseur. C’est une couche grossière qui comble les aspérités du mur et offre une surface plane à la seconde couche. Cette deuxième couche est le gobetis, plus fine (3-4 cm), elle est plus lisse et sert de base à la troisième couche. Cette troisième couche est la couche de finition (1-2 cm), c’est elle qui donne l’aspect esthétique de la façade. Cette couche peut donc avoir plusieurs traitement : lissé, moucheté.
34. Enduit à la chaux
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La chaux est un matériau imperméable mais pas étanche comme l’enduit au ciment, par exemple. Cette distinction est importante car cela veut dire que la chaux est un matériau respirant. Elle laisse passer l’eau et l’air et permet les échanges thermiques. Cette capacité évite au mur tous phénomènes de condensation et l’apparition d’efflorescences, de salpêtre ou de moisissures. L'enduit de finition nécessitait un entretien régulier.
35. Pathologies, Chaux-Neuve (25) |
La couleur de l’enduit dépend de la nature des sols à proximité de la maison. En effet, les pigments ajoutés à la chaux proviennent de l’écrasement de pierres de carrières. Le sol des territoires où sont établies ces maisons étant constitué de calcaires blancs, les enduits sont généralement blancs. La couche de finition était refaite fréquemment à cause de l'humidité.
36. Noël-Cerneux (25) |
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La pierre de taille est utilisée pour les chainages d’angles, les encadrements de portes et de fenêtres et plus rarement pour des façades complètes. En pierre dure, elle est équarrie et peut subir des traitements de finition : le bouchardage fin, la réalisation de moulures, des inscriptions datées et plus rarement de décors. La quantité de pierres de taille dans une maison signale la fortune des propriétaires.
37. Chapelle-des-Bois (25) |
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Le bouchardage des pierres est grossier pour les parties de la pierre sous enduit, permettant à ce dernier d’accrocher. En partie visible, il est plus fin et régulier.
38. Technique de bouchardage et d'encadrement des baies en pierres de taille |
Les pierres peuvent avoir une couleur blanche ou ocre et se distinguer alors de la couleur des enduits en constituant un élément esthétique important.
Les encadrements peuvent également être peints.
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39.1. Les Fins (25) | 39.2. Encadrement peint |
La toiture est un élément caractéristique de ces fermes pastorales en pignon. Elles sont à deux pans, d’une pente d’environ 30° et descendent très bas sur les murs gouttereaux. Ces dimensions permettaient la récupération des eaux de pluie, conduites par des chéneaux en bois dans des citernes. Le débord important, 1 m à 1 m 50, protège les maçonneries des intempéries et laisse un passage au sec autour de la maison. Ce débord peut être soutenu par des consoles en bois.
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Elle était autrefois couverte en ancelles ou en tavaillons. Elle est aujourd’hui en tôle ondulée ou en tuiles. Ces nouveaux modes de couvrement demandent un renforcement de la charpente.
23. Grand'Combe Châteleu (25)
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La volumétrie du toit n’est jamais perturbée. La toiture n’est ni retroussée, ni prolongée par des coyaux. Cependant, au XIXème siècle, elle a parfois été retournée. Pour un gain d’espace d’environ 20 % dans la grange, le sens de la toiture a été changé. Le mur pignon devient mur gouttereau.
24. Toiture retournée, Grand'Combe-Châteleu (25) |
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La cheminée du tuyé Située au centre de la toiture à proximité du faitage, c’est un conduit en bois pyramidal reposant sur un soubassement en pierre. En toiture, la souche est protégée par des lames de bois ou, plus récemment, de la tôle galvanisée. Deux volets terminent et couvrent le tuyé. Ils sont mobiles et contrôlables depuis l’intérieur de la maison. Ils permettent de gérer la sortie de la fumée, de règler le tirage et de protéger le foyer des intempéries.
25. Tuyé, La Bosse (25) |
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L’abord immédiat de l’habitation est souvent réalisé en dallage de grande dimension. Ce dallage protège les pieds de murs des éclaboussures lors d’intempéries.
De plus, ce même dallage se retrouve à l’intérieur de l’habitation permettant de rentrer au chaud avec ses chaussures sales auprès du tuyé qui fait la transition entre les espaces dits « sales » et « propres » car l’espace du tuyé est connecté avec toutes autres pièces de l’habitation et de la grange.
6.1. Détail d'un traitement de sol, Arc-sous-Cicon (25) |
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6.2. Détail d'un traitement de sol, Arc-sous-Cicon (25) |
6.3. Détail d'un traitement de sol, Maison des Arces (25) |
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A environ 1,5 - 2 m du pignon principal, des arbres fruitiers sont parfois plantés. A mesure qu’ils grandissent, leurs branches sont rabattues sur la façade. Les branches sont maintenues grâce à un treillage en bois de forte section. Les arbres ainsi disposés constituent un treillage qui retient la neige pendant l’hiver et dégage ainsi un passage le long de la façade. L’été, le système permet la récolte de fruits. On retrouve parfois sur la façade un arbre fruitier en espalier. Il s'agit généralement d'un poirier qui servait surtout à la fabrication de la goutte (La poire).
7.1. Arbre fruitier, Grand'Combe Châteleu (25)
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A environ 2 m de la façade, un potager est délimité par des murs de pierres sèches d’environ 1 - 1,50 m de haut ou par une palissade en bois montée sur un mur bahut en pierres. Ces murs permettent de protéger cet espace du troupeau et des animaux sauvages. La production de ce potager est essentiellement vivrière. Parfois, cet espace est redivisé par un autre mur en pierres sèches, la deuxième partie étant consacrée à l’élevage d’animaux plus petits (volailles) ou permettant d’isoler un animal à surveiller (malade et mettant bas). 7. 2. Maison des Arces (25)
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La division des grands pâturages des maisons pastorales est marquée par des murs de pierres sèches appelés murgers.
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8.1 et 8.2. Murgers
Une citerne de récupération des eaux de pluie est toujours présente à proximité de la maison. L’eau, qui s’écoule le long des grands pans de toiture, est collectée en bas de pente, le long du gouttereau par un chéneau en bois. L’eau ainsi collectée est ensuite redirigée dans une citerne semi-enterrée.
9. Citerne. Fournet-Blancheroche (25)
Les lambrechures sont parfois en porte-à-faux d’environ 1 - 1,5 m au-dessus du rez-de-chaussée. On dit alors qu’elles sont en rangs pendus. Elles portent sur des consoles en bois. Ce débord permet d’agrandir le volume de grange et également de protéger le mur en maçonnerie en-dessous et d’abriter l’abord immédiat de l’habitation. | ||
40.1. et 40.2. Lambrechures en rangs pendus
Parfois, un demi-berceau en bois est placé entre les lambrechures en rangs pendus et le mur de maçonnerie. C’est le demi-berceau qui soutient le porte à faux. Il n’y a donc plus de corbeau.
41. Détail d'un demi-berceau, La Chenalotte (25) |
Lorsque les lambrechures couvrent une grande partie de la ramée, elles sont découpées en plusieurs rangs (2 à 4 rangs). La hauteur des rangs est définie par la longueur des planches. Elles se superposent les unes sur les autres, la rangée du haut étant sur la rangée du bas et ainsi de suite.
Parfois, un rang supérieur observe un retrait en partie centrale afin de créer un motif esthétique en façade.
42.1 et 42.2. Lambrechures en rangs, Grand'Combe Châteleu (25)
Les lambrechures ne descendent parfois pas de manière égale sur l’ensemble du pignon. Elles peuvent s’arrêter au premier étage, constitué en maçonnerie et correspondant aux chambres à l’étage. Ce dessin de façade s’appelle façade à ramées découpées. | |
Aux XVIII et XIXème siècles, les maisons pastorales changent. Le pignon principal ne reçoit plus l’espace de la grange qui reste en arrière de la maison, mais le logis sur le premier étage complet et un grenier au dernier niveau.
Les lambrechures sont réduites à leur minimum et servent à aérer le grenier communiquant avec la grange. Leur dessin se compose de courbes et de contre courbes symétriques appelées volutes.
On peut observer des maisons qui disposent de lambrechures, par-dessus lesquelles on trouve une volute en rangs pendus. On peut supposer que ce type de maison est antérieur aux maisons à volutes seules.
44.1. Volute simple, Grand'Combe des Bois (25) | 44.2. Volute sur lambrechures, Le Bélieu (25) |
Certaines maisons présentent des peintures ou des sculptures apposées sur les lambrechures. Ce sont généralement des représentations pieuses, certaines de ces maisons ayant été des cures ou des lieux de cultes.
45.1. Statue de Saint Nicolas apposée sur des lambrechures, Damprichard (25) | 45.2. Traces d'un ancien dessin à la peinture |
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Les lambrechures présentent parfois d'autres ornements, : elles peuvent être terminées par des encoches régulières en forme de d’écailles de pommes de pin.
46. Lambrechures avec encoches |
De manière à aérer davantage la grange, des trous sont créés dans les lambrechures. Ils peuvent être en forme de losanges ou de cœurs.
47.1. Lambrechure avec trou en forme de coeur, Grand'Combe Châteleu (25) | 47.2. Lambrechure avec trou en forme de losange, Montperreux (25) |
Les consoles supportant les débords de toiture sont souvent sculptées.
48.1. Le Bélieu (25) | 48.2. Cernay-l'Eglise (25) |