On la trouve principalement dans le Haut-Doubs (Second plateau) mais aussi, sur le Premier plateau et dans les Gorges du Doubs.
Ces fermes se caractérisent par des dimensions très importantes pour accueillir l’ensemble des fonctions :
- un toit descendant très bas,
- un mur pignon comme façade principale de la maison,
- une grange dite-haute qui se situe au-dessus de l’habitation et de l'écurie et qui implique généralement la présence d’une levée de grange,
- et le « tué » ou « tuyé » qui est une immense cheminée centrale qui sert de fumoir.
Les fermes pastorales sont construites avec les matériaux trouvés sur place. Selon le lieu, ces maisons sont donc construites en pierre et bois.
La construction commençait par un soubassement en pierre puis par la mise en place d’une ossature porteuse en colonnes bois qui supportait la toiture et les planchers. La toiture permettait alors de récupérer l’eau dans des citernes et de confectionner le mortier indispensable à la mise en place des moellons de pierre dont la fonction n’était que du remplissage.
18. Schéma de la structure |
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Les murs extérieurs sont de 40 à 60 cm d’épaisseur. Cela permet d’isoler la maison du froid. Lorsqu’ils sont en pierre, ces murs sont constitués de moellons assemblés au mortier de chaux selon un appareillage irrégulier. Les angles et les ouvertures sont réalisés en pierres dures, elles sont harpées aux angles de manière à maintenir les murs perpendiculaires. Ce mur est ensuite enduit à la chaux et/ou couvert de tavaillons en bois. L’enduit ou les tavaillons permettent de protéger la maçonnerie et de préserver la cohérence des mortiers. Les tavaillons sont posés sur une structure rapportée en bois (liteaux et voligeages). Généralement, ils se situent sur les façades exposées aux intempéries (façade ouest).
19. Mur en moellons, Eternoz (25) |
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Dans les régions où la pierre est plus rare, les murs extérieurs sont réalisés en torchis. On réalise une ossature porteuse en bois, le pan de bois, qui comprend des éléments horizontaux, verticaux et des croix de Saint-André qui contreventent et raidissent l’ensemble. Entre ces pièces de bois, on réalise un tressage en branches de noisetier. Il sera le support du torchis. Le torchis est un mélange d’argile et de paille projeté sur le tressage. L’ensemble est enduit à la chaux. Ce procédé est plus courant en Alsace et à ses départements limitrophes. |
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Sur la partie supérieure du pignon, la ramée des lambrechures (planches de bois) constituent les murs périphériques de la grange. Ce système de planches, posées verticalement et espacées d’1 cm, permet d’aérer et de sécher le foin.
Les lambrechures sont parfois prolongées ou conservées de manière décorative sur un premier niveau d’habitation. Elles ne couvrent pas toujours la ramée entièrement, étant parfois présentes uniquement sur un quart. La diminution de la part de bois dans les élévations dépend en partie du droit de chazal dont disposaient les propriétaires au moment de la construction. Au XXe siècle, les lambrechures en bois ont souvent été remplacées par de la tôle métallique.
L’emplacement et les dimensions de la grange sont donc facilement repérables en raison de leur traitement en façade.
21. Lambrechures