On la trouve principalement dans le Haut-Doubs (Second plateau) mais aussi, sur le Premier plateau et dans les Gorges du Doubs.
Ces fermes se caractérisent par des dimensions très importantes pour accueillir l’ensemble des fonctions :
- un toit descendant très bas,
- un mur pignon comme façade principale de la maison,
- une grange dite-haute qui se situe au-dessus de l’habitation et de l'écurie et qui implique généralement la présence d’une levée de grange,
- et le « tué » ou « tuyé » qui est une immense cheminée centrale qui sert de fumoir.
La ferme pastorale en pignon a une volumétrie simple. C'est un grand volume qui réunit sous le même toit : l’habitation, la grange et l’étable.
10. Schéma de principe |
11. Ferme des Arces (25) |
Elle est conçue sur un plan rectangulaire dont les côtés mesurent entre 16 et 25 mètres. Sa hauteur varie de 9 à 14 mètres. Le toit, descendant très bas, peut représenter selon la déclivité, jusqu’à 9/10ème de la hauteur du mur gouttereau et n’est jamais inférieur à la moitié de la hauteur de ce mur.
12. Plan de maison pastorale en pignon
|
L’habitation se développe toujours en pignon et généralement, au sud-est, pour se protéger de la bise. Les différentes fonctions de la maison (cave, four, chambre, atelier, tué, poêle, resserre, cuisine et chambre) s’organisent en rez-de-chaussée. Des chambres sont parfois ajoutées au premier niveau, à côté de la grange. Les pièces sont disposées en rins au centre desquels on trouve le tué, immense cheminée à foyer central qui permet de fumer les viandes et de chauffer l’ensemble de la ferme. Elle est aussi chauffée grâce à la présence des animaux de ferme se trouvant dans l’écurie. Cette cheminée est couverte d’une hotte pyramidale. C’est là que l’on accroche les morceaux de viande. Lors de période de forte neige, le tué constituait parfois l’unique entrée de lumière et l’unique sortie de la maison.
13. Coupe d'une maison pastorale |
14. coupe d'un tuyé
La maison pastorale en pignon possède des types de façades très variées et ornementées. Cette diversité est née de trois raisons : une volonté d’affirmer l’espace du logis sur celui de l’exploitation, les contraintes liées à la réduction au droit de chazal et le travail de différents groupes d’artisans compagnons.
15. Différentes façades de la maison pastorale en pignon.
On note la disposition de l’étable et de la grange par rapport au logis ainsi que la part de bois en façade.
Le plafond de l’habitation est parfois très bas et la hauteur des pièces à vivre peut ne représenter qu’un tiers de la hauteur sous faitage de la grange. L’habitation peut, dans certains cas, paraitre écrasée sous le volume de grange.
16. Maison de Grand'Combe Châteleu (25)
L’écurie dispose de très peu d’ouvertures. Elle est souvent semi-enterrée.
Les trois parties de la maison (grange, habitation et étable) communiquent entre elles afin que les habitants n’aient pas à sortir de chez eux en hiver.
La grange haute est l’une des caractéristiques fondamentales de cette typologie. Elle est nécessaire du fait des longs hivers qui impliquent un engrangement tôt et important. Par la bourange, le fermier distribue directement le foin dans les râteliers des animaux dans l’écurie.
Située au-dessus de l’habitation, elle permet également d’isoler le logis du froid lorsqu’elle est pleine de foin.
Lorsque la ferme s’inscrit dans la pente, la grange haute est accessible directement depuis le terrain. Il est parfois nécessaire de compléter ou de créer la déclivité par une levée de grange.
17. Une grange haute et les différents moyens d'accès