Loin d’être le fruit du hasard, l’implantation originelle d’un village dans son environnement répond à un certain nombre de « règles » non écrites, issues du bon sens et de la connaissance que les anciens avaient du milieu naturel dans lequel ils s’aventuraient. Les constructions devaient être implantées hors des zones humides mais proches de la ressource en eau, hors des meilleures terres cultivables mais également proches de celles-ci pour une exploitation facilitée, à l’abri des vents dominants, éventuellement en position défensive, etc.
Une lecture attentive du relief, restitué par les courbes de niveau, apporte un éclairage pertinent sur les raisons de tel ou tel type d’implantation, et permet de tirer des enseignements sur la manière de respecter la structure urbaine et paysagère d’un village lors de son extension.
La forêt est également un élément déterminant du paysage et de l’histoire d’un lieu. Au sein de la forêt de Chaux, 2ème plus vaste forêt domaniale de France, le village de la Vieille-Loye (39) représente la seule enclave non boisée du territoire forestier.
La Vieille-Loye (39) : Illustr. 1 Vue aérienne |
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Cette grande clairière s’est développée à la confluence de deux rivières, la Clauge et la Tanche, qui expliquent en partie la morphologie en deux parties du village. Dès l’origine, les constructions étaient relativement dispersées, bien que structurées en hameaux ou le long des chemins. L’exploitation intensive du bois pour alimenter la verrerie locale (réputée au XVIIIème siècle) et l’activité des charbonniers a sculpté le paysage actuel.
Avec une configuration légèrement différente, certains villages tiennent de la colonie. La déforestation vise à établir un noyau autonome ; les bâtiments publics structurent le tissu bâti et de larges zones cultivées s’immiscent entre forêt et habitations.
Chamesey (25) |
Chamesey (25) |
Illustr. 3 L'église est centrale et le contour de la commune est formé par les fermes en second plan |
Illustr. 4 Les habitations succèdent aux |
A partir d’un territoire complètement boisé, le défrichement est progressif. L’urbanisation se désenclave petit à petit, pour ne laisser que des résidus forestiers à distance des centre-bourgs. Lorsque le village s’est peu développé, la morphologie urbaine est marquée par une relative dispersion du bâti. Le large contour formé délimite le lieu de vie public ; les usages agricoles sont reportés en «périphérie» du village.